Thèse soutenue

Le conte dans la musique en France de 1890 à 1939
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Auteur / Autrice : Léo Sanlaville
Direction : Henri Gonnard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Humanités et Langues - H&L
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions culturelles et discursives (Tours)
Jury : Président / Présidente : Mónica Zapata
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Douche
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Backès, Vincent Vivès

Résumé

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« Les fins de siècles, dit-on, se ressemblent : comme les fins de vers ». Si la fin du XVIIe siècle voit fleurir en son sein une mode littéraire du conte, celle du XIXe siècle correspond à l’émergence d’une mode musicale. Cet engouement artistique, dont nous explicitons les origines, s’inscrit parfaitement dans cette période d’effervescence culturelle et se remarque tant dans la diversité des genres employés (opéra, musique de chambre, etc.) que dans celle de leurs esthétiques. La charnière entre les XIXe et XXe siècles est une époque de remise en cause de la tradition – notamment avec des mouvements comme le symbolisme – qui affecte également les musicalisations de contes. Pour traiter de cette dualité entre tradition et modernité, nous mettons en regard deux œuvres représentatives de ces sensibilités : d’une part Les Contes de Perrault (1914) de Félix Fourdrain, d’autre part Éros vainqueur (1910) de Xavier Leroux. Une nouvelle vision de la féérie – beaucoup plus sombre – se découvre alors à travers l’influence du monde moderne et la reconsidération du courant de pensée dominant. Cette étude transdisciplinaire met en relief les caractères particuliers aux contes – modernes comme ceux du temps passé – qui s’identifient dans leurs mises en musique. Néanmoins, ces lois complexes sont souvent perçues à travers le filtre de stéréotypes, héritiers des déformations romantiques, et cette perception faussée se retrouve dans les partitions. À travers une démarche de transmédialité, nous avons questionné la démarche de réécriture, souvent nécessaire dans le passage des mots aux sons. Les points communs que nous relevons – en dépit des différences d’esthétiques – posent la question d’une certaine unité du genre, à l’image de celle présente en Allemagne avec le Märchenoper. Cette mise en miroir entre les deux pays voisins nous permet de nous interroger sur l’une des préoccupations des compositeurs français : la recherche d’un style national. Cette quête peut être rapprochée du contexte politique de la IIIe République, qui recourt aux conteurs classiques pour unir la nation sous la coupe d’une identité française. La mise en musique de contes apparaît alors comme un sujet plus complexe que la vision sommaire qui fait son succès.