Thèse soutenue

Identification et caractérisation de gènes candidats pour la découverte de nouveaux mécanismes physiopathologiques à l'origine de l'anémie de Blackfan-Diamond

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Auteur / Autrice : Aurore Anton
Direction : Patrick BladerPascale Dufourcq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie du développement
Date : Soutenance le 22/10/2020
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Biologie du Développement (Toulouse ; 1995-2020)

Résumé

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Des mutations dans les gènes codant les protéines impliquées dans la biogenèse des ribosomes provoquent des maladies spécifiques chez l'homme, les ribosomopathies. L'une d'entre elles, l'Anémie de Blackfan-Diamond (ABD) se caractérise par une perte importante de cellules érythroïdes dans la moelle osseuse qui entraîne une anémie sévère et dans certains cas d'autres anomalies comme des malformations cranio-faciales. Bien que les mutations soient connues pour une vingtaine de gènes représentant environ 3/4 des patients atteints d'ABD, l'identification des gènes mutés dans les cas restants présente un enjeu majeur afin d'améliorer le diagnostic de la maladie et de découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques. Le but de ma thèse a été de générer des modèles d'ABD chez le poisson-zèbre en utilisant la technique d'édition du génome CRISPR/Cas9 sur la base de nouveaux gènes candidats récemment identifiés par séquençage d'exomes chez les patients ABD Français. Mes résultats montrent que seuls les embryons homozygotes mutants pour l'un des gènes développent des phénotypes en lien avec l'ABD: une anémie sévère associée à des défauts généraux de développement comme un retard de croissance, une microcéphalie et l'absence de mâchoire. Quant aux deux autres gènes, bien que les embryons homozygotes mutants présentent des phénotypes développementaux, les résultats n'ont pas mis en évidence de défauts en lien avec la pathologie. Les mécanismes moléculaires à l'origine des symptômes observés chez les patients restent néanmoins à être caractérisés. La littérature et mes résultats montrent que les modèles intégrés actuels de l'ABD, ne reproduisent pas fidèlement la situation observée chez les patients. En effet, chez le poisson-zèbre les mutants dans les gènes ABD développent des phénotypes qui ne se limitent pas aux tissus affectés dans la pathologie humaine. Cela peut s'expliquer par le fait que chez l'homme les gènes responsables de l'ABD sont haploinsuffisants, alors que chez le poisson-zèbre, ils ont un comportement Mendélien récessif. Ainsi, parallèlement à mon travail de validation de nouveaux gènes de l'ABD, j'ai développé un système intégré vertébré modélisant l'ABD sur la base d'un gène causal préalablement identifié: TSR2 (20S rRNA maturation factor). Ce gène est localisé sur le chromosome X et la mutation faux-sens identifiée chez les patients se comporte comme un allèle récessif puisque seulement des patients garçons sont affectés. Cette particularité fait de ce gène un candidat idéal pour générer un modèle animal reflétant au mieux la génétique des patients ABD. J'ai généré une lignée mutante chez le poisson-zèbre, pour laquelle les embryons homozygotes mutants développent spécifiquement des défauts observés chez les patients: une anémie tardive ainsi que des défauts de mise en place des os de la mâchoire. [...]