Thèse soutenue

Les firmes cotées à Paris au tournant du XXème siècle : les théories modernes de finance d'entreprise étaient-elles déjà valides ?

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Emilie Bonhoure
Direction : Laurent GermainDavid Le Bris
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Finance
Date : Soutenance le 08/06/2020
Etablissement(s) : Toulouse 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de Gestion TSM (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBS Research Centre (Toulouse)

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Dans cette thèse, nous nous proposons d’examiner plusieurs théories modernes de financed’entreprise. L’objectif est d’étudier les résultats suggérés par les études récentes sur des sujets tels que les politiques de dividendes, les problèmes d’agence, ou encore le financement des entreprises, et testés sur des organisations modernes. Dans cette optique, nous étudions plus particulièrement les firmes qui étaient cotées à Paris au début du XXème siècle.Tout d’abord, nous avons concentré cette étude sur le contexte général de la théorie d’agence, et tenté d’examiner si ce modèle pouvait être appliqué aux firmes de la période précédant la première guerre mondiale. Nous montrons ainsi que c’était le cas. Certains éléments mis en lumière par des études récentes sur ces firmes montrent que ce qui est aujourd’hui appelé « problèmes d’agence » constituait déjà un risque majeur pour elles. De surcroît, les écrits contemporains de ces entreprises du début du XXème siècle ou avant avaient parfaitement identifié ces problèmes comme étant majeurs pour elles mais aussi pour les investisseurs potentiels prêts à participer à leur financement. Dans ce contexte général d’asymétrie d’information et des « problèmes d’agence » potentiellement sévères en résultant, nous nous interrogeons également sur le financement de l’innovation et donc sur la contribution des marchés financiers à leur croissance. Nous montrons que les firmes innovantes de l’époque (soit les firmes de la 2nde Révolution Industrielle) bénéficiaient d’un soutien mitigé de la part des marchés-actions parisiens. Si l’on mesure ce soutien potentiel par le Q de Tobin, ces entreprises de la 2nde RI bénéficiaient de conditions avantageuses quant à leur financement. Au contraire, s’il est mesuré par le taux de dividende, ce soutien est beaucoup moins clair.Les entreprises ayant déjà trouvé un financement devaient ensuite rémunérer leurs actionnaires : elles devaient en particulier leur distribuer des dividendes. Les dernières parties de cette thèse étudient ainsi les politiques de dividendes mises en place par les firmes de la place de Paris au début du XXème siècle. Nous étudions d’abord les politiques de dividendes effectivement mises en place et montrons que ces dividendes étaient payés dans le but de diminuer les coûts d’agence, et en particulier dans le but de réduire les coûts de speculative monitoring. Dans un deuxième temps, nous comparons ces politiques réelles à celles fixées dans le cadre d’une règle statutaire de distribution des profits, qui déterminait l’allocation d’un certain montant de ces profits aux actionnaires. Cette comparaison pourrait permettre d’estimer si et à quel point ceux qui « contrôlaient » la firme suivaient strictement cette règle, et s’ils n’utilisaient pas les exceptions possibles à celle-ci pour en extraire des bénéfices privés au détriment des actionnaires extérieurs et minoritaires. Nous montrons qu’ils allouaient une part des profits cohérente avec celle qui était attendue en moyenne par tous les actionnaires. Si plusieurs interprétations de ce phénomène sont possibles, une explication pourrait résider dans le fait que la règle statutaire constituait un bon moyen de limiter les conflits entre ceux des actionnaires qui contrôlaient la firme et les autres.