Thèse soutenue

« À nous rebelles et désobéissantes » : Louis XI et les villes en révolte (1461-1483)
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Auteur / Autrice : Adrien Carbonnet
Direction : Élisabeth Crouzet-Pavan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études médiévales
Date : Soutenance le 28/11/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Thierry Dutour
Examinateurs / Examinatrices : Léonard Dauphant, Patrick Gilli
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Boone, Olivier Mattéoni

Résumé

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Le règne de Louis XI est marqué par une cinquantaine de révoltes dans des bonnes villes du domaine royal, comme Reims, Bourges et Angers, et dans des villes récemment conquises par le roi, telles Arras, Beaune, Dole ou Perpignan. Ces soulèvements, qui se caractérisent par une grande diversité, rompent l’image d’une relation harmonieuse entre le roi et ses villes qui domine dans l’historiographie. Les contestations du pouvoir royal existent au sein des communautés urbaines, la révolte en étant la forme la plus visible et la plus violente. Le pouvoir royal en châtiant les insurrections, ou en les pardonnant, impose un récit qui est celui de l’obéissance due au souverain. Les révoltés sont criminalisés et leurs revendications sont tues par un discours royal qui qualifie le soulèvement de « rébellion et désobéissance ». Ce discours est mis en acte par une répression qui peut prendre des formes multiples. Louis XI élabore une politique répressive à large échelle dans laquelle le châtiment de la ville rebelle lui permet de renforcer son autorité dans le royaume et de construire sa souveraineté dans les territoires conquis par les armes (le Roussillon, les Bourgognes et l’Artois notamment). À l’échelle de la ville, la répression d’une révolte est l’occasion pour certains individus et certaines familles de s’élever socialement et politiquement en servant le prince et en jouant un rôle actif dans le processus de retour à l’ordre. Le roi a besoin de ces acteurs pour maintenir une obéissance que le pardon et la grâce ne garantissent nullement. Le pouvoir royal reste méfiant vis-à-vis des villes qui se sont révoltées car, au sein de ces dernières, la contestation demeure.