Thèse soutenue

L’Atelier du lied romantique : poétique de la ballade de la Goethezeit

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Auteur / Autrice : Mariette Crochu
Direction : Hervé LacombeJean-François Candoni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musicologie
Date : Soutenance le 20/05/2020
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Critique des Arts / HCA - EA 1279
Jury : Président / Présidente : Sylvie Le Moël
Examinateurs / Examinatrices : Florence Fabre
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Le Moël, Marc Rigaudière

Résumé

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Lorsque l’on se penche sur les poèmes appelés ballades, objets d’une furieuse vogue dans le monde germanique depuis le Sturm und Drang, on se heurte partout à l’absence d’accord sur ce qui fait leur spécificité. C’est en partie dans cet espace poético-musical protéiforme qu’est forgé le lied romantique. Franz Schubert (1797-1828) passe ses premières années de compositeur à mettre en musique de longues ballades, et y revient jusqu’à la fin de sa vie ; Carl Loewe (1796-1869) passe maître de cet art. La ductilité du genre, sa résistance aux tentatives de définition sur le double terrain des lettres et de la musique (Sulzer 1771-1774, Koch 1802, Hegel 1818-1830, Häuser 1833…) mettent en péril sa propre pérennité, mais font aussi de lui un extraordinaire terrain d’expérimentation pour la lyrique musicale en effervescence. Il entre en résonance avec bien des enjeux de la musique du XIXe siècle, parmi lesquels la pratique orale des interprètes, récitants et chanteurs, la question de la narration musicale, et les passerelles entre musique de salon et scène lyrique, entre domaine vocal et domaine instrumental. Cette thèse souhaite contribuer à éclairer le devenir du Kunstlied à travers le prisme d’un de ses lieux privilégiés d’élaboration. Avec la ballade, cet étrange hybride de récit sans conteur identifiable, de drame sans scène et de musique, les dimensions du traditionnel Lied germanique s’élargissent jusqu’à l’émergence du Kunstlied ; mieux, elle fait d’entrée de jeu éclater l’unité émotionnelle de ce dernier. Notre recherche retrace ce parcours imprévisible et les questions qu’il soulève, pour mieux comprendre, non pas l’objet abouti que serait « le lied romantique », mais plutôt le passionnant travail de création artistique, le progressif modelage d’un objet musical, entre-deux des genres, dans ses multiples formes au fil du temps.