Le petit homme de Weimar : l’individu et le collectif dans la première période allemande de Robert Siodmak
Auteur / Autrice : | Hélène Brandon |
Direction : | Marc Cerisuelo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 20/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Carré |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Cerisuelo, Valérie Carré, David Roche, Christian Viviani, Noël Herpe | |
Rapporteurs / Rapporteuses : David Roche, Christian Viviani |
Mots clés
Résumé
Le réalisateur Robert Siodmak se distingue par quatre carrières successives, sous la République de Weimar de 1929 à 1933, en France de 1933 à 1939, à Hollywood de 1941 à 1952 et en Europe de 1954 à 1969. Ses films sont peuplés d’êtres qui tentent de s’élever socialement pour mieux chuter ou qui se rêvent une autre vie, devenant ainsi des marginaux prisonniers de leurs fantasmes. La période weimarienne du cinéaste constitue un moment crucial dans l’élaboration du motif de la dissolution de l’individualité, permettant d’en comprendre l’origine et les fondements. En effet, les onze films réalisés par Robert Siodmak pendant les cinq premières années de sa carrière cinématographique sont traversés de personnages submergés par des forces qui les dépassent. L’employé ruiné, qui ne voit d’autre issue que le suicide, le malfrat repenti, sans cesse rattrapé par le crime, ou encore la petite vendeuse, qui s’efforce de correspondre au modèle bourgeois, sont tous caractérisés par l’impossibilité d’accéder à une individualité libre et complète. L’hypothèse de ce travail est que la perte de l’individualité, palpable tant dans la caractérisation des personnages que dans les trajectoires narratives et les choix de mise en scène de Robert Siodmak, se comprend par le rapport qui s’instaure entre l’individu et le collectif sous la République de Weimar. En effet les processus à l’œuvre pendant cette courte période de l’Histoire allemande transforment radicalement la conception traditionnelle de l’individu et de son rapport à la société. Trois catégories, auxquelles le petit homme de Weimar est confronté, seront tour à tour analysées : la classe, la masse et la foule