Travailleurs agricoles migrants et tomates à industrie en Italie du Sud : les enjeux d’une délocalisation sur place

Migrant farm workers and industrial tomato production in Southern Italy : the issues of an on-site outsourcing.

• Auteur / Autrice : Romain Filhol
• Direction : Claire Hancock, Adelina Miranda
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Géographie
• Date : Soutenance le 25/11/2020
• Etablissement(s) : Paris Est en cotutelle avec Università degli studi di Napoli Federico II
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
• Jury : Président / Présidente : Fabio Amato
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Claire Hancock, Adelina Miranda, Swanie Potot, Salvatore Engel-Di Mauro, Serge Weber, Pierpaolo Mudu, Enrica Amaturo
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Swanie Potot, Salvatore Engel-Di Mauro

Mots clés

Mots clés contrôlés

Industrie et commerce

Tomates

Italie (sud)

Conditions de travail

Ouvriers agricoles migrants

Mots clés libres

Travailleurs agricoles migrants

Mezzogiorno

Tomate à industrie

Filière agro-Alimentaire

Géographie du travail

Gouvernement humanitaire

Migrant farm workers

Mezzogiorno

Industrial tomato

Agri-Food chain

Labor geography

Humanitarian government

Résumé

A partir d’une étude de terrain consacrée au rôle joué par les travailleurs agricoles migrants dans les campagnes d’Italie du Sud, cette thèse a pour objectif d’éclairer les recompositions de la filière de la tomate à industrie du Mezzogiorno à la lueur d’une condition migrante avant tout caractérisée par la déportabilité et orchestrée par les politiques migratoires européennes et italiennes. Ainsi, l’étude du lien entre la production et la transformation de tomate à industrie et les conditions de vie et de travail des ouvriers agricoles migrants du Mezzogiorno permettra de mettre en lumière deux mécanismes concomitants. D’un côté, la production d’une catégorie de travailleurs flexibles et sous-payés à travers la législation sur le droit des étrangers, permettant aux exploitants agricoles de faire face à une compression toujours plus forte des prix de la matière première agricole. De l’autre, la progressive institutionnalisation – sous couvert d’une rhétorique humanitariste – de la mise à l’écart de ces travailleurs indispensables mais indésirables. La question de l’autonomie des travailleurs agricole migrants sera alors posée, permettant d’éclairer les trajectoires migratoires de ces derniers à l’aune des mécanismes de dominations qu’ils subissent.

Based on a field study devoted to the role played by migrant farm workers in the southern Italian countryside, this dissertation is aimed at clarifying the reconfiguration of the industrial tomato sector in the Mezzogiorno in light of a migrant condition above all characterized by deportability and orchestrated by the European and Italian migration policies. Thus, the study of the connection between production and transformation of the industrial tomato and the living conditions of migrant farm workers of the Mezzogiorno will bring to light two simultaneous mechanisms. On the one hand, the production of a category of flexible and underpaid workers through the current legislation on the rights of aliens, making it possible for farmers to face an always increasing price erosion of agricultural raw materials. On the other hand, the progressive institutionalization – under the guise of a humanitarian rhetoric – of these workers' exclusion, who are essential but unwanted. Hence, the question of the autonomy of migrant farm workers will be raised, which will enable clarification of their migratory paths in light of the mechanisms of domination they undergo.