Thèse soutenue

Approches géographiques des variations spatio-temporelles des cas de lymphomes non-hodgkiniens en basse vallée du Rhône

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Auteur / Autrice : Léa Prost-Lançon
Direction : Myriam BaronBenjamin Lysaniuk
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 02/12/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lab'Urba (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne) - LAB'URBA / LAB'URBA
Jury : Président / Présidente : Anne-Peggy Hellequin
Examinateurs / Examinatrices : Myriam Baron, Benjamin Lysaniuk, Anne-Peggy Hellequin, Virginie Chasles, Alexis Sierra, Sébastien Fleuret, Christophe Imbert, Borhane Slama
Rapporteurs / Rapporteuses : Virginie Chasles, Alexis Sierra

Mots clés

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Résumé

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Le cancer est aujourd’hui, en France, la première cause de mortalité chez les hommes et la seconde chez les femmes. Le dispositif actuel de surveillance épidémiologique des cancers de l’adulte, basé sur des registres départementaux de cancers, permet de mettre en évidence une incidence différenciée dans le temps et dans l’espace, et ce à différentes échelles (nationale, régionale et départementale). Toutefois, cette surveillance reste partielle dans la mesure où certains départements ne sont pas couverts par ces registres. De plus, ils ne permettent pas une analyse à un niveau infra-départemental, alors même que l’hypothèse d’une hétérogénéité spatiale de l’incidence au niveau communal voire infra-communal est plus que vraisemblable. Les départements de la basse vallée du Rhône (Ardèche, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard et Vaucluse) ne sont pas couverts par ces registres. C’est dans ce contexte qu’une expérience pilote de recensement systématique des cas d’hémopathies malignes, initiée en 2008 par le chef du service d’onco-hématologie du Centre Hospitalier Henri Duffaut d’Avignon (Vaucluse, France) a permis la constitution d’une base inédite de données datées et spatialisées. Les premiers dépouillements de cette base semblaient indiquer, parmi les patients pris en charge dans sept centres de soins du département du Vaucluse, une augmentation différenciée dans le temps et dans l’espace de l’incidence de ces pathologies, et notamment des Lymphomes Non-Hodgkiniens (LNH). Point de départ des réflexions menées dans le cadre de cette recherche, cette hétérogénéité spatio-temporelle des cas de LNH nous conduit à envisager l’existence de facteurs de risque localisés en différents lieux qui, combinés entre eux, peuvent expliquer une situation sanitaire originale dans un territoire donné. Parmi eux, certains sont, aujourd’hui, sinon reconnus, du moins fortement suspectés pour leur implication dans la survenue des cancers de type LNH. C’est notamment le cas des expositions professionnelles et/ou environnementales aux pesticides ou encore aux rayonnements ionisants. Cette recherche s’intéresse aux risques d’exposition cancérogène et à leurs liens avec le développement des LNH, en basse vallée du Rhône. Elle s’inscrit dans un dispositif de santé publique original, le Groupement d’Intérêt Scientifique sur les Cancers d’Origine Professionnelle dans le département du Vaucluse (GSICOP84), et se positionne aux côtés des disciplines de référence (au premier rang desquelles l’épidémiologie) pour produire des connaissances inédites sur ces risques. En particulier, elle souhaite réaffirmer la nécessité de tenir compte des caractéristiques de ces pathologies (temps de latence et caractère multifactoriel) et propose de reconstituer cette histoire des circonstances d’exposition, sur le temps long de la vie des patients. L’hypothèse structurante consiste à penser que ces circonstances sont à l’articulation des trajectoires individuelles (professionnelles, résidentielles, autres) des patients et des trajectoires des territoires (évolution spatio-temporelle des activités exposantes en partie reconstituée) dans lesquels ces derniers se sont inscrits. De plus, parce que le risque est ici entendu comme construction sociale, cette recherche s’intéresse aussi aux pratiques, perceptions et représentations en lien avec les risques d’exposition, questionnant ainsi l’existence de territoires à risque cancérogène en basse vallée du Rhône. Les analyses mettent en évidence l’ambivalence qui caractérise ce secteur : tantôt attractif, tantôt porteur de risques. Les perceptions et représentation des territoires et des risques associés sont très variables selon les individus ; et sont entre autres, fonction des types de trajectoires résidentielles et du périmètre dans lequel elles s’inscrivent, ou encore, par exemple, des parcours professionnels des patients.