Thèse soutenue

Effets prévus et imprévus des politiques macroprudentielles : Le cas de la réglementation coréenne loan-to-value et debt-to-income

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Auteur / Autrice : Chunsoo Jung
Direction : Ouarda Merrouche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Economiques
Date : Soutenance le 18/11/2020
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : EconomiX (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Laurent Weill
Examinateurs / Examinatrices : Ouarda Merrouche, Laurent Weill, Vincent Bouvatier, Olena Havrylchyk
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Bouvatier, Olena Havrylchyk

Résumé

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Cette thèse vise à examiner l'efficacité des réglementations Loan-to-Value (LTV) et Debt-to-Income (DTI), ainsi que l'arbitrage réglementaire issu de la mise en œuvre de ces deux mesures. Cette étude est motivée par le fait que notre compréhension de la réglementation en est encore à ses débuts dans ce domaine, malgré l’importance non-négligeable du rôle de ces dispositifs en termes de stabilité financière. À cette fin, notre étude traite du cas coréen qui présente un cadre approprié d'un point de vue empirique d’une part, du fait de la variation de ces réglementations en fonction de la région géographique, et d’autre part, de la disponibilité d’un historique relativement plus long de la mise en place de ces mesures. Dans cette étude, nous constatons que la réglementation est efficace pour freiner la croissance des prêts hypothécaires. Cependant, leur impact pourrait être considérablement détruits par l'arbitrage réglementaire. Plus précisément, deux fuites possibles ont été exploré : i) la migration des prêts hypothécaires vers des zones moins réglementées et ii) la compensation de la pénurie des prêts hypothécaires par des prêts non réglementés. En outre, nous montrons que la réglementation pourrait accroître le risque de crédit des prêts aux ménages au lieu de le réduire. Ce résultat inattendu pourrait être dû à leur impact s'étendant même aux prêts non réglementés: la réglementation pourrait avoir des effets négatifs, non voulus, sur le risque de crédit des prêts non réglementés, qui se transmet par l'évolution du marché des enchères de logements ; en outre, ces effets négatifs semblent dominer le résultat positif escompté découlant des prêts réglementés. De plus, cette étude confirme que les prêts non bancaires pourraient être une échappatoire du fait d’un écart de réglementation entre les secteurs bancaires et non bancaires. Ainsi, il convient de combler cette lacune en éliminant cet écart pour lutter contre l'arbitrage réglementaire qui y règne, même si ce n'est certainement pas la solution définitive dans le sens où le "cat-and-mouse game" entre les régulateurs et les régulés peut à tout moment apparaitre sous une forme différente.