Thèse soutenue

Sécurité frontalière, insécurité locale dans les borderlands États-Unis/Mexique. Étude de Douglas (Arizona) et Agua Prieta (Sonora)

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Auteur / Autrice : Cléa Fortuné
Direction : James Cohen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du monde anglophone
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Christine Zumello
Examinateurs / Examinatrices : James Cohen, Christine Zumello, Anne-Laure Amilhat-Szary, Laurence Gervais, Isabelle Vagnoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne-Laure Amilhat-Szary, Laurence Gervais

Résumé

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Dans un contexte de controverses politiques autour des questions de frontière et de migrations ces trente dernières années aux États-Unis, l’État fédéral n’a eu de cesse de renforcer les mesures de sécurité dans les villes des borderlands. Ce dernier met en place des barrières, déploie des agents fédéraux et met en place des outils technologiques de surveillance pour rendre la frontière imperméable aux migrants irréguliers, trafiquants de drogues et terroristes, définis comme des menaces à la sécurité nationale. Si cette sécurisation fait sens aux yeux des autorités politiques et autres acteurs non-étatiques – compagnies privées et groupes anti-immigrés notamment –, elle revêt une autre dimension pour les résidents frontaliers. Grâce à une enquête ethnographique menée à Douglas (Arizona) et Agua Prieta (Sonora), complétée par une approche combinant des méthodologies empruntées à la géographie politique, aux relations internationales, à la sociologie et à l’histoire, cette thèse s’attache à analyser le décalage entre ce qu’est la sécurité pour l’État, et ce qu’est la réalité sociale, économique et culturelle vécue par les habitants des borderlands. Elle révèle des effets contradictoires engendrés par la sécurité frontalière. Plutôt que d’assurer la sécurité telle que voulue par l’État, elle engendre des formes d’insécurité, d’ordre économique, humain et environnemental, pour les villes frontalières et leurs habitants. Les résidents frontaliers qui, pour la majorité, vivent une vie binationale, dénoncent et résistent aux mesures de l’État fédéral en organisant diverses initiatives locales, contribuant ainsi à apporter une définition différente de la sécurité frontalière.