Sécurité frontalière, insécurité locale dans les borderlands États-Unis/Mexique. Étude de Douglas (Arizona) et Agua Prieta (Sonora)

par Cléa Fortuné

Thèse de doctorat en Études du monde anglophone

Sous la direction de James Cohen.

Le président du jury était Christine Zumello.

Le jury était composé de James Cohen, Christine Zumello, Anne-Laure Amilhat-Szary, Laurence Gervais, Isabelle Vagnoux.

Les rapporteurs étaient Anne-Laure Amilhat-Szary, Laurence Gervais.


  • Résumé

    Dans un contexte de controverses politiques autour des questions de frontière et de migrations ces trente dernières années aux États-Unis, l’État fédéral n’a eu de cesse de renforcer les mesures de sécurité dans les villes des borderlands. Ce dernier met en place des barrières, déploie des agents fédéraux et met en place des outils technologiques de surveillance pour rendre la frontière imperméable aux migrants irréguliers, trafiquants de drogues et terroristes, définis comme des menaces à la sécurité nationale. Si cette sécurisation fait sens aux yeux des autorités politiques et autres acteurs non-étatiques – compagnies privées et groupes anti-immigrés notamment –, elle revêt une autre dimension pour les résidents frontaliers. Grâce à une enquête ethnographique menée à Douglas (Arizona) et Agua Prieta (Sonora), complétée par une approche combinant des méthodologies empruntées à la géographie politique, aux relations internationales, à la sociologie et à l’histoire, cette thèse s’attache à analyser le décalage entre ce qu’est la sécurité pour l’État, et ce qu’est la réalité sociale, économique et culturelle vécue par les habitants des borderlands. Elle révèle des effets contradictoires engendrés par la sécurité frontalière. Plutôt que d’assurer la sécurité telle que voulue par l’État, elle engendre des formes d’insécurité, d’ordre économique, humain et environnemental, pour les villes frontalières et leurs habitants. Les résidents frontaliers qui, pour la majorité, vivent une vie binationale, dénoncent et résistent aux mesures de l’État fédéral en organisant diverses initiatives locales, contribuant ainsi à apporter une définition différente de la sécurité frontalière.

  • Titre traduit

    Border security, local insecurity in the U.S.-Mexico borderlands. A case study of Douglas, Arizona and Agua Prieta, Sonora


  • Résumé

    In a context of political controversy around migration and border issues in the United States, the federal government has reinforced security in the borderlands on a continual basis over the last thirty years. It constructed barriers, deployed federal agents and put technology surveillance devices in place to make the border impermeable to migrants, drug traffickers and terrorists, whom the state defines as threats to its national security. If securing the border makes sense to state actors and non-state actors – such as private companies and anti-immigrant groups –, border residents think differently. Thanks to ethnographic research carried out in Douglas, Arizona and Agua Prieta, Sonora, completed by an approach combining the tools of political geography, international relations, sociology and history, this dissertation analyzes the discrepancy between what security means for the federal government, and the social, economic and cultural reality as lived by borderlanders. We point to the contradictory effects created by border security which, instead of bringing security as claimed by the state, creates forms of economic, human and environmental insecurity in border towns and among their inhabitants. The borderlanders, who predominantly live a binational life, organize local initiatives to denounce and resist security measures imposed by the state, thus providing a different definition of border security.


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