L’indemnisation des victimes des essais nucléaires français

Compensation for victims of French nuclear tests

• Auteur / Autrice : Marianne Lahana
• Direction : Michel Borgetto
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Droit public
• Date : Soutenance le 21/10/2020
• Etablissement(s) : Paris 2
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Georges Vedel Droit public interne, science administrative et science politique (Paris ; 1992-....)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Maryse Deguergue, Thomas Perroud, Jean-Marie Pontier, Catherine Puigelier, Olivier Renaudie

Mots clés

Mots clés contrôlés

Dommage corporel

Indemnisation

France

Victimes d'essais nucléaires

Mots clés libres

Droit public

Droit comparé

Dommage corporel

Indemnisation

Présomption de causalité

Socialisation du risque

Solidarité nationale

Public law

Comparative law

Personal injury

Compensation

Presumption of causality

Socialization of risk

National solidarity

Résumé

La loi n°2010-2 du 5 janvier 2010, dite « loi Morin », a créé un régime de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Cette loi a mis en œuvre un régime de présomption permettant à toute personne qui aurait séjourné ou résidé en Algérie ou en Polynésie française, entre le 13 février 1960 et le 31 décembre 1998 et qui serait atteinte de l’une des pathologies supposées radio-induites, figurant dans l’annexe du décret n°2014-1049 du 15 septembre 2014, de remplir la présomption de causalité permettant d’obtenir une indemnisation. Néanmoins, les conditions permettant à l’administration de renverser cette présomption de causalité ont fait l’objet de nombreuses évolutions. La loi Morin a ainsi fait l’objet de multiples bouleversements législatifs et jurisprudentiels qui ont complexifiés ce régime d’indemnisation. Parallèlement à ces évolutions, le Comité d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires (CIVEN) a œuvré pour mettre en place une indemnisation qui tiendrait compte des spécificités des pathologies radio-induites notamment concernant le ressenti de chaque victime face à l’angoisse résultant de l’évolution de sa maladie. Ce travail propose ainsi une étude tout d’abord du régime juridique et de son évolution à travers l’analyse du droit comparé et des différents changements législatifs intervenus, puis une étude de l’application du dommage corporel pour les victimes des essais nucléaires français et de son évolution. Elles permettront ainsi de mettre en lumière l’impact de ces différentes évolutions pour une plus juste indemnisation de ces victimes.

Law No. 2010-2 of 5 January 2010, known as the “Morin Law”, created a regime for the recognition and compensation of victims of French nuclear tests. This law has implemented a presumption regime allowing any person who has been in Algeria or French Polynesia between 13 February 1960 and 31 December 1998 and who is suffering from one of the radiation-induced pathologies listed in the annex to Decree No. 2014-1049 of 15 September 2014 to meet the presumption of causality in order to obtain compensation. Nevertheless, the conditions allowing the administration to reverse this presumption of causality have undergone numerous changes. The Morin Act has thus been the subject of numerous legislative and jurisprudential upheavals that have made this compensation scheme more complex. In parallel with these changes, the Committee for Compensation of Victims of Nuclear Testing (CIVEN) has worked to set up compensation that would take into account the specificities of radiation-induced pathologies, particularly with regard to the feelings of each victim faced with the anxiety resulting from the evolution of their disease. This work thus proposes a study first of the legal regime and its evolution through the analysis of comparative law and the various legislative changes that have taken place, and then a study of the application of personal injury for victims of French nuclear tests and its evolution. They will thus make it possible to highlight the impact of these various developments for a fairer compensation of these victims.