Thèse soutenue

L'hybridation des genres dans l'oeuvre de Diego Velázquez : un regard croisé sur la typologie des mélanges dans la peinture espagnole à l'époque moderne

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Auteur / Autrice : Juei-Ting Wang
Direction : Étienne Jollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 18/01/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire de l'art (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Guillaume Cassegrain
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Jollet, Pierre Wat
Rapporteurs / Rapporteuses : Jan Blanc

Résumé

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Cette présente thèse met en question l’hybridation des genres dans l’œuvre de Diego Velázquez. La définition du genre telle qu’elle apparaît dans les traités espagnols de l’époque présente de fortes analogies avec celle des autres écoles européennes de l’époque moderne, elle procède de la même logique héritée de la même étymologie antique. Mais le caractère intrinsèque du genre n’empêche pas pour autant de constater certaines ambiguïtés, à savoir que la constance des genres picturaux paraît toujours plus faible que le brouillage de ces derniers. Ce phénomène renvoie aussi au problème de la hiérarchie des genres et de leurs déplacements, voire leurs transgressions. Les discours à propos du genre et de leurs distinctions hiérarchisées depuis l’Antiquité ont commencé par une antinomie entre la tragédie et la comédie. Dès lors, on peut considérer la dichotomie générale comme à l’origine de la distinction hiérarchisée du genre pour la littérature, le théâtre ou la peinture de notre époque ciblée. Dans les œuvres de Diego Velázquez, nombreux sont les exemples où l’on observe simultanément les éléments de plusieurs genres dans une œuvre. Notre étude s’articulera autour des typologies de mélanges sur la base de trois genres phénoménaux en Espagne moderne qui apparaissent dans l’œuvre du peintre espagnol. L’antinomie que l’on décèle au début de sa carrière, entre « bodegones » et certaines scènes religieuses, se manifeste dans Le Christ dans la maison de Marthe et Marie ou La Cène d’Emmaüs. Ensuite, certaines œuvres doivent s’envisager sous le prisme de la peinture mythologique décrivant les dieux antiques comme de « faux dieux » qui se mélangent ou s’incarnent avec des figures vulgaires : Bacchus, La forge de Vulcain, Vénus à son miroir, Le repos de Mars, ou même Vue du jardin de la Villa Médicis. Enfin, d’autres œuvres s’inscrivent dans le portrait de groupe royal : Les Fileuses et Les Ménines. En fin de compte, le trésor de la rhétorique antique par rapport à la notion de « satura » nous fournit les pistes méthodologiques permettant d’articuler notre propos, à savoir l’hybridation des genres associée à la manifestation de Velázquez. Finalement, lorsque l’on examine ses typologies de l’hybridation des genres, il ressort que celle-ci renvoie à des problématiques qui n’ont été que relativement peu développées des genres picturaux à l’époque moderne.