Thèse soutenue

Progrès et prix naturels : conceptions de l'Histoire dans la pensée économique de Cantillon à Marx
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Auteur / Autrice : Michael Gaul
Direction : Claire Pignol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 16/10/2020
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Antoine Rebeyrol
Examinateurs / Examinatrices : Claire Pignol, Richard Aréna, André Lapidus
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Renault, Guido Erreygers

Résumé

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Cette thèse analyse les liens entre la naissance de la notion d’un progrès historique dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle et la formation de l’économie politique en tant que science autonome. Contrairement à une idée reçue, l’économie classique post-smithienne et la théorie ricardienne en particulier n’apparaissent pas comme une «science lugubre», mais plutôt comme une théorie pure du progrès. Dans la première partie, nous dégageons les articulations entre conception de l’histoire et théorie économique à l’œuvre chez Richard Cantillon, François Quesnay et Adam Smith. Alors que la théorie de Cantillon exprime une conception cyclique de l’histoire tandis que la théorie physiocratique vise à la suppression de cette conception cyclique de l’histoire, la théorie smithienne se démarque de celles de Cantillon et Quesnay, en fondant une conception progressiste de l’histoire et en affirmant que le progrès est «naturel». Comme la conception progressiste de Smith repose sur une coordination, simple mais novatrice, du changement technique dans le temps et dans l’espace, la deuxième et la troisième partie étudie la théorie classique du progrès technique et du commerce international. C’est ici que Ricardo s’avère être l’économiste smithien le plus rigoureux, en ayant identifié la condition sous laquelle le progrès est, effectivement, «naturel», et en ayant insisté sur le fait que cette condition est approximativement satisfaite par les prix naturels. En conclusion, l’affirmation d’un progrès naturel est à la fois ce qui unit les économistes classiques (post-)smithiens, y compris Marx, et ce qui les distingue des représentants antérieurs de la même approche du « surplus ».