Thèse soutenue

Les Mycotoxines du mil : occurrence et flore fongique

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Auteur / Autrice : Hela Houissa
Direction : Sabine Schorr-GalindoAbdelwahed Ghorbel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie et microbiologie
Date : Soutenance le 15/12/2020
Etablissement(s) : Montpellier en cotutelle avec Université de Tunis El-Manar. Faculté des Sciences de Tunis (Tunisie)
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Qualisud (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Najla Sadfi-Zouaoui
Examinateurs / Examinatrices : Sabine Schorr-Galindo, Abdelwahed Ghorbel, Najla Sadfi-Zouaoui, Florence Mathieu, Mohamed Hammami, Didier Montet
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Mathieu, Mohamed Hammami

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La présente étude a pour principal objet de dresser un profil complet des différentes mycotoxines et des espèces fongiques toxinogènes se développant sur le millet perlé tunisien (Pennisetum glaucum (L) R.Br. Un total de 220 échantillons collectés auprès des agriculteurs (n=144) et de points commerce (n=76) ont été analysés par la méthode multi-analyte par LC/ESI-MS/MS. L’isolement mycologique a été effectué par la méthode « direct plating » et l’identification des espèces fongiques toxinogènes a été réalisée par des méthodes microscopiques et moléculaires. La quantification de la flore fongique potentiellement toxinogène dans le millet perlé a été, par ailleurs, réalisée par PCR en temps réel.Les résultats ont montré la co-occurrence d’une multitude de mycotoxines et de métabolites secondaires dans 91,4% des échantillons. Sur un nombre total de 57 métabolites détectés, les métabolites de Fusarium, d’Alternaria et d’Aspergillus représentaient 15,8%, 19,2% et 8,7%, respectivement, dont 10,5% (n=6) sont des mycotoxines majeures réglementées et 21% (n=12) des mycotoxines émergentes non réglementées. Notre étude a révélé une contamination importante du millet par les mycotoxines émergentes, notamment, les mycotoxines de Fusarium telles que la beauvericine (BEA), l'équisétine (EQUS), le monoacétoxyscirpénol (MAS) et le diacétoxyscirpénol (DAS) qui ont été détectés dans 43,2%, 43,2%, 11,4% et 10,5% des échantillons, respectivement. En outre, 12,7%, 50,9%, 53,2% et 14,1% des grains étaient contaminés par des mycotoxines d’Alternaria, à savoir l'alternariol (AOH), l'alternariolmonométhyl éther (AME), la tentoxine (TEN) et l'acide ténazonique (TA), respectivement. Parmi les mycotoxines majeures, l’aflatoxine B1 (AFB1) et l’ochratoxine A (OTA) étaient les plus répandues avec une fréquence de contamination modérée de 8,6% chacune. Cependant, tous les échantillons étaient contaminés à des teneurs dépassant les seuils limites autorisés allant de 12,2 à 1046 µg/kg et de 16,2 à 231 µg/kg pour l’AFB1 et l’OTA, respectivement. La fréquence et les niveaux de contamination par ces deux mycotoxines étaient aussi importants dans les échantillons collectés en post-récolte qu’en post-stockage.L’étude mycologique de la flore fongique potentiellement toxinogène sur le millet a montré la prédominance des genres Fusarium et Alternaria par rapport au genre Aspergillus. En outre, A. flavus a été identifiée comme la principale espèce responsable de la contamination du millet tunisien par les aflatoxines. Pour le genre Fusarium, les F. semitectum et F. equiseti sont les espèces les plus dominantes dans le millet. La prévalence des espèces A. alternata et A. tenuissima suivies par les A. arborescence et A. infectoria dans le genre Alternaria a été notée. La prolifération des champignons potentiellement toxinogènes et la contamination par les mycotoxines dans le millet semble avoir été influencées par les conditions climatiques et environnementales des différentes zones agroécologiques étudiées. Ainsi, le millet issu de la zone CT.N (Kelibia et Haouaria), doté d’un climat sub-humide, semble plus contaminé par des Alternaria et Fusarium spp. et par la majorité des mycotoxines émergentes de Fusarium (BEAU, DAS, EQUS et MAS) et d’Alternaria (AOH, AME, MAC et TEN). En revanche, le millet issu de la zone côtière sud (Zarzis) et la zone continentale centrale (Kairouan) s’avère plus susceptible à la contamination par les Aspergillus spp. et ainsi par l’AFB1 et l’OTA. Par ailleurs, les résultats ont montré que la qPCR a assuré une détection et une quantification plus précise et précoce de la flore fongique que l’approche microbiologique conventionnelle qui s’avère plus fastidieuse et classique.