Administrer la santé mentale : rhétoriques et politiques de l'expérience
Auteur / Autrice : | Erwan Autès |
Direction : | Samuel Lézé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie, épistémologie |
Date : | Soutenance le 16/06/2020 |
Etablissement(s) : | Lyon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....) |
établissement opérateur d'inscription : École normale supérieure de Lyon (2010-...) | |
Jury : | Président / Présidente : Sarah Carvallo |
Examinateurs / Examinatrices : Sarah Carvallo, Stephanie Lloyd, Florence Weber, Laurence Kotobi, Jean-Philippe Pierron, Frédéric Pierru | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stephanie Lloyd, Florence Weber |
Mots clés
Résumé
Dans l’espace politique de la santé mentale, la bureaucratie sanitaire ne cesse de faire l’objet de critique de la part des psychiatres. Or, les recherches se focalisent plus volontiers sur un exotisme de l’intérieur : le travail psychiatrique et l’expérience des patients. C’est ainsi que l’administration, qui est pourtant une sphère d’action concrète, est rendue plus abstraite encore, un simple rouage de la nouvelle raison instrumentale du monde. De ce fait, c’est l’analyse de cette « boîte noire » que se propose de réaliser cette thèse dans une perspective d’anthropologie politique de la santé mentale et d’épistémologie sociale. L’objectif est d’éclairer les évolutions institutionnelles de la santé mentale en France au cours de la décennie 2010. Dans cette conjoncture, « l’expérience » est devenue une catégorie au fondement d’une nouvelle économie morale dans les politiques publiques, reposant sur l’expérience de la maladie, les conceptions publiques de l’assistance, le rôle revisité des soins en santé mentale, l’agentivité morale des malades. L’étude est ancrée dans un travail de terrain multi-situé, conçue comme une ethnographie d’assemblage, explorant des manifestations locales d’un problème commun, à partir d’une posture d’agent d’administration locale de la santé. En conclusion, peut se dégager dans une perspective d’épistémologie sociale, le fondement empiriste des politiques de santé mentale et ses conséquences, ainsi que la valeur épistémique attribuée à l’expérience de la maladie, épreuve opposable aux preuves jugées les plus scientifiques.