Thèse soutenue

Rôle tribologique du pyrocarbone dans la régénération du cartilage articulaire. Application aux arthroplasties d’épaule

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Auteur / Autrice : Amira Hannoun
Direction : Yves BerthierAna-Maria Trunfio Sfarghiu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biomécanique
Date : Soutenance le 07/04/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (Villeurbanne ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Institut national des sciences appliquées (Lyon ; 1957-....)
Laboratoire : LaMCoS - Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures (Lyon, INSA ; 2007-....) - Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures [Villeurbanne] / LaMCoS
Equipe de recherche : Tribologie et Mécanique des Interfaces
Jury : Président / Présidente : Christophe Drouet
Examinateurs / Examinatrices : Yves Berthier, Ana-Maria Trunfio Sfarghiu, Christophe Drouet, Astrid Watrin-Pinzano, Markus Wimmer, Frédéric Mallein-Gérin
Rapporteurs / Rapporteuses : Astrid Watrin-Pinzano, Markus Wimmer

Résumé

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Les pathologies dégénératives de l’épaule sont traitées par arthroplastie totale ou hémiarthroplastie. Malgré le succès de ce traitement, le taux d’échec augmente à 22 %. Dans ce cadre, pour des patients ayant un stock osseux très limité, une nouvelle génération d'implants d'interposition a été développée. L’implant, dont l’originalité est la forme sphérique, est introduit sans fixation dans l’articulation. Il est en contact direct avec le cartilage de l’omoplate et une cavité humérale osseuse créée chirurgicalement. Bien que le chrome-cobalt (CrCo) soit le matériau le plus utilisé pour l’arthroplastie de l’épaule, le pyrocarbone (PyC) a été choisi pour le nouvel implant car il a un module d’élasticité proche de celui de l’os. Les résultats cliniques à court terme ont montré une usure minimale du cartilage et un bon remodelage osseux au contact avec l’implant. Cependant, l’origine de ces résultats n’est pas encore bien comprise. Dans ce contexte, les précédents travaux au laboratoire ont montré que le remodelage osseux côté humérus implique la synthèse d’un tissu néocartilagineux expliquant en partie les bons résultats cliniques. En revanche, ces résultats du côté de l’omoplate sont beaucoup plus controversés. Par conséquent, des interrogations se posent sur l’effet du PyC et de la géométrie de l’implant sur le remodelage des tissus adjacents. Cette thèse vise donc à comprendre l’origine de ce remodelage coté humérus et omoplate. Pour cela, notre stratégie est d’effectuer en première étape trois études parallèles pour découpler le rôle de la biologie (réponse cellulaire), du matériau (PyC vs CrCo) et de la transmission des contraintes mécaniques (triplet tribologique vivant). En deuxième étape, notre stratégie consiste à coupler les différents aspects dans un modèle in vitro s'appuyant sur les principes de la bio-ingénierie tissulaire. Pour ce faire notre méthodologie a été basée sur : 1) l’expertise d’explants in vivo (analyses histologiques et lipidomiques), 2) le développement in vitro des cultures cellulaires primaires de chondrocytes murins en contact avec les deux matériaux, 3) les simulations bio-tribologiques in vitro et 4) la conception et la validation d’un simulateur qui a permis de combiner les résultats biologiques, physicochimiques et tribologiques obtenus précédemment. Les résultats ont montré une meilleure activité cellulaire chondrogénique et ostéogénique dans le cas du PyC par rapport au CrCo. Cela a été corrélé d’une part à une meilleure adsorption des molécules lubrifiantes, les phospholipides, sur la surface du PyC et d’autre part à une transmission optimale des contraintes mécaniques due à ses propriétés et à sa géométrie. Par ailleurs, le contrôle de la transmission des contraintes mécaniques in vivo est essentiel pour garantir de bons résultats à long terme. De plus, cette thèse ouvre des perspectives vers le contrôle de cette transmission via les biomatériaux et leurs géométries afin de régénérer le cartilage.