Thèse soutenue

Adaptation du parcours de soins aux besoins complexes de la personne âgée hospitalisée : du repérage à l'accompagnement de la transition hôpital-domicile

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Auteur / Autrice : Thomas Gilbert
Direction : Anne-Marie Schott-PethelazMarc Bonnefoy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Gériatrie
Date : Soutenance le 22/06/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Interdisciplinaire Sciences-Santé (Villeurbanne ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Health Services and Performance Research (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Gilles Berrut
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Marie Schott-Pethelaz, Marc Bonnefoy, Cédric Annweiler, Fatemeh Nourhashemi, Isabelle Durieu
Rapporteurs / Rapporteuses : Cédric Annweiler, Fatemeh Nourhashemi

Résumé

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Du fait de l’évolution démographique, le système de santé est et sera à l’avenir de plus en plus tourné vers la prise en charge des personnes âgées, population à prendre en compte dans son hétérogénéité et plus particulièrement dans sa part la plus vulnérable. En effet, les établissements de santé, par leur organisation historiquement construite autour de la prise en charge aigüe et spécialisée peut s’avérer délétères et contribuer à la dépendance des personnes âgées fragiles. Il existe de nombreux enjeux d’amélioration du parcours de soins des patients âgés, dont les besoins complexes nécessitent une coordination de nombreux acteurs à l’interface ville-hôpital. Parmi ceux-ci, deux enjeux se dégagent particulièrement et font l’objet de deux travaux présentés dans cette thèse : l’amélioration du tri des patients aux urgences et du repérage des patients les plus à risque et susceptibles de bénéficier d’approches de prise en charge holistique coordonnées ; et l’amélioration du lien ville-hôpital par un meilleur accompagnement hôpital-domicile. Le premier travail initié au Royaume-Uni porte sur le développement et la validation d’un algorithme de repérage de la fragilité à partir de données médico-administratives nationales de codage des séjours. Le score HFRS (Hospital Frailty Risk Score) a été développé à partir d’une méthode de regroupement hiérarchique de 22’139 séjours hospitaliers de patients de plus de 75 ans dans trois localités. Il s’agissait d’une approche pragmatique visant à dégager des profils de similitudes de patients âgés selon trois critères : nombre de jours d’hospitalisation, coûts associés à ces séjours, et codes de diagnostics CIM-10 (à la troisième décimale). Cette méthode a permis de déceler un groupe distinct de patients âgés présentant des niveaux élevés de consommation de soins et présentant dans les diagnostics regroupés de nombreux « syndromes gériatriques » classiquement associés aux patients âgés fragiles. Sur une période de 2 ans de suivi, 48% d’entre eux étaient décédés. Les codes CIM-10 prévalent dans ce cluster ont été utilisés pour créer le score HFRS, qui a ensuite été validé sur une cohorte nationale de l’ensemble des patients de plus de 75 ans hospitalisés sur une année en Angleterre et au Pays-de-Galles (n=1’015’590). Les patients ayant un risque de fragilité plus élevé présentaient un risque plus élevé de mortalité à 30 jours, de séjour prolongé à l'hôpital (>10 jours) et de réadmission à 30 jours. Bien que prédictive au niveau du groupe, la capacité du score à discriminer entre les individus ayant des résultats différents était faible (c-statistique de l’ordre de 0.60 pour les 3 critères de jugement). En utilisant différents seuils pour classer les patients comme fragiles, le score HFRS a montré une concordance moyenne à modérée avec les scores basés sur les échelles de fragilité de Fried et Rockwood. Le deuxième travail présenté (étude PROuST) est une étude randomisée en clusters de type stepped-wedge visant à évaluer l’impact d’une infirmière de transition ayant pour objectif de renforcer le lien entre l'hôpital et le domicile des patients âgés sur la prévention du risque de ré-hospitalisations non programmées à 30 jours de patients âgés hospitalisés. Sept-cent cinq patients ont été inclus dans dix unités de court séjour gériatrique en région Rhône-Alpes. Nous avons observé une réduction du risque relatif de ré-hospitalisations ou de passages aux urgences de 40%, mais celle-ci n’atteignait pas le seuil de significativité statistique, si bien qu’il n’a pas été possible de conclure à un bénéfice de notre intervention. Néanmoins, l'intervention a eu un effet significatif sur la mise en œuvre effective du plan d’aides à domicile après 30 jours de suivi, suggérant un renforcement de l’étayage des patients à domicile grâce à l’intervention