L’interculturalité et l’hétérolinguisme dans les œuvres romanesques de Paul Lomami-Tshibamba et Henri Lopes
Auteur / Autrice : | Arlette Kifungwasi Kufwanda |
Direction : | Pierre Halen, Lieven D'Hulst |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, Littératures et Civilisations |
Date : | Soutenance le 09/09/2020 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine en cotutelle avec KU Leuven (1970-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Humanités Nouvelles - Fernand Braudel (Lorraine) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ECRITURES - Centre de Recherche «écritures» (Metz) |
Jury : | Président / Présidente : Winibert Segers |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Halen, Lieven D'Hulst, Papa Samba Diop, Sylvère Mbondobari, Dominique Ranaivoson | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Papa Samba Diop, Sylvère Mbondobari |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette étude comparative analyse la dynamique littéraire des échanges interculturels dans les œuvres romanesques de Paul Lomami-Tshibamba et d’Henri Lopes, écrivains originaires des deux Congo. Elle examine, dans une perspective sociolinguistique, les traces des cultures locales dans la narration, notamment la toponymie référentielle, et, d’une manière générale, l’usage que font les écrivains francophones africains des langues locales dans leurs narrations en langue française. L’étude examine les phénomènes linguistiques perceptibles dans la morphologie lexicale et les structures syntaxiques, marqueurs de l’hétérolinguisme et de l’interculturalité. Elle commence par scruter la notion de francophonie et cerner les notions d’interculturalité, de multiculturalisme, de bilinguisme, d’interlangue et d’hétérolinguisme en les appliquant aux écrits de Paul Lomami-Tshibamba et d’Henri Lopes. Elle aborde également d’une manière plus globale l’écriture des deux auteurs, notamment, d’un point vue linguistique, les registres de langue et les formes de l’hétérolinguisme congolais. L’analyse du corpus a révélé leur recours aux registres familiers de l’oralité africaine (en ce cas, congolaise), et, dans le cas de Lomami, aux registres soutenus marqués par des expressions sophistiquées, rares, qu’on peut qualifier d’hypercorrectes. Enfin, d’un point de vue narratologique, l’étude s’intéresse à la diversité des narrateurs et des points de vue avant d’analyser les personnages les plus importants. Si Paul Lomami-Tshibamba n’use que d’un seul narrateur, Henri Lopes procède parfois à des changements de narrateurs. Du narrateur hétérodiégétique omniscient aux différentes formes de narrateurs impliqués (par l’ironie, notamment) et d’énonciateurs homodiégétiques, les deux œuvres présentent une grande diversité de solutions. Les personnages analysés, choisis sur la base de leur rôle dans les tensions sous-jacentes à l’interculturalité et à l’hétérolinguisme, correspondent à la vision du monde que le romancier désire traduire et transmettre. Deux œuvres majeures, représentant deux générations littéraires issus du même espace culturel, apparaissent ainsi dans leur spécificité et ouvrent d’autres perspectives de recherche.