Thèse soutenue

Les arrangements du quotidien : comment les acteurs locaux reconfigurent les politiques publiques : Analyse de la mise en oeuvre d'un Programme de Réussite Educative

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Auteur / Autrice : Laurie Sompayrac
Direction : Dominique Gay-SylvestreMaryan Lemoine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 17/11/2020
Etablissement(s) : Limoges
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités (Poitiers ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Éducation et Diversités en Espaces Francophones
Jury : Président / Présidente : Choukri Ben Ayed
Examinateurs / Examinatrices : Michèle Guigue-Durning
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Pesce, Dominique Broussal

Mots clés

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Résumé

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Les politiques publiques affichent des objectifs, pensent et produisent des injonctions qui ont pour but de cadrer l’action publique territorialisée. A l’étude nous avons cependant pu constater que ces développements ne se soucient pas toujours des capacités et des potentialités de compréhension, d’appropriation et de mise en œuvre, non seulement des objectifs, mais aussi des modalités pour traduire cette action publique sur le terrain. Les opérateurs font en effet face aux urgences de mettre en œuvre les injonctions dans des délais relativement courts, qui ne leur laissent que peu de temps pour comprendre les enjeux, problématiser et construire l'ingénierie la plus adéquate pour mettre en œuvre l’action publique territorialisée. A travers notre démarche méthodologique d’inspiration ethnographique, nous avons voulu observer comment les acteurs au quotidien ont alors à inventer, au-delà des cadres et des règlements préétablis, des pratiques et une mise en ordre de l’action publique territorialisée, essayant ce faisant de poursuivre ou de se rapprocher des objectifs fixés par les politiques publiques.Les analyses des interactions des individus, l’étude des documents qui circulent entre eux, les observations in situ ainsi que les entretiens ont permis de révéler comment les individus développent des « conventions » (Diaz-Bone & Thévenot, 2010) à la fois pratiques et langagières pour se comprendre et mener leurs activités et reconnaissent certaines « manières de faire » (de Certeau, 1900) comme étant les plus pertinentes pour résoudre les énigmes auxquelles ils sont confrontés. Même si les acteurs n’en ont pas conscience, l’ensemble de ces éléments, ancrés, actualisés et plus récents, forment ainsi une matrice (Kuhn, 1962) interprofessionnelle au sein de laquelle se développent les actions et se constituent des références communes qui influent fortement sur tout ce qui se joue et est produit au sein de et par ce système. Tout en agissant dans cette dimension matricielle, les acteurs continuent de l’alimenter en s’engageant dans des instances collectives. D’une part les individus y assoient la défense de leurs propres représentations et conceptions des injonctions et objectifs, d’autre part ils essaient de trouver ou de partager des moyens d’actions propres à assurer la mise en œuvre des moyens qui permettront de les atteindre ou de les approcher, oscillant dans ces modes de cheminement entre éthiques professionnelle, morale et même plus personnelle.