Thèse soutenue

Résister à la politique : participation associative et rapport au politique dans les quartiers populaires en France et en Allemagne
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Auteur / Autrice : Thomas Chevallier
Direction : Julien TalpinJean-Gabriel Contamin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 30/09/2020
Etablissement(s) : Université de Lille (2018-2021)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches administratives politiques et sociales (Lille) - Centre d'Etudes et de Recherches Administratives- Politiques et Sociales - UMR 8026 / CERAPS

Résumé

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À partir d'une approche ethnographique conduite sur le temps long dans des groupes associatifs d’un quartier de Lille et d’un quartier de Berlin, cette thèse interroge ce qui favorise ou fait obstacle à la mobilisation politique des habitant.es issus de classes populaires. En étudiant les interactions partenariales avec les institutions, elle montre comment ces dernières promeuvent une participation docile et déconflictualisée. Tenus de se conformer aux exigences de professionnalisme et de convivialité (notamment à travers la politique de la ville en France et le management de quartier en Allemagne), les responsables et participant.es associatifs se retrouvent majoritairement dans une situation de subordination qui ne dit pas son nom. En suivant les chaines de prescription, de contraintes et de résistances, cette thèse montre les logiques concourant à neutraliser le potentiel de résistance des arrières-scènes associatives, et plus généralement à faire des quartiers populaires des environnements peu propices à la mobilisation politique. Elle étudie néanmoins les conditions et processus à partir desquels des dynamiques de politisation émergent malgré tout aux confins des espaces associatifs. Par ailleurs, l’enquête auprès de groupes militants met en lumière tout à la fois les conditions, les résultats, mais aussi les dilemmes et les limites du travail de politisation qu’ils réalisent. En conclusion, elle met l’accent sur le fait que la politisation dans les quartiers dépend de l’ouverture des contextes à la discussion collective et à l’appropriation par les habitant.es. Elle montre aussi l’intérêt d’une approche interactionniste critique pour mettre au jour ces phénomènes.