Thèse soutenue

Modalité, énonciation et aspect : analyse de prédicats et structures exprimant l’obligation et régissant un datif en russe contemporain

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Auteur / Autrice : Bastien Poreau
Direction : Christine Bonnot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage : linguistique et didactique des langues
Date : Soutenance le 14/12/2020
Etablissement(s) : Paris, INALCO
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Structure et Dynamique des Langues (Villejuif, Val de Marne ; 2010-....)
Laboratoire : Structure et Dynamique des Langues / SeDyL
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christine Bonnot, Eric Corre, Irina Kor Chahine, Hélène Le Guillou de Penanros, Сергей Львович Сахно
Rapporteurs / Rapporteuses : Eric Corre, Irina Kor Chahine

Résumé

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Notre thèse porte sur des prédicats et une structure du russe impliquant un datif et pouvant exprimer l’obligation : les trois prédicats modaux impersonnels nado, nužno, (« il faut ») et prijtis (« être contraint », « avoir l’occasion ») et la structure dative-infinitive, dont la valeur modale naît de la juxtaposition d’un datif et d’un infinitif. Aucun des prédicats n’avait fait l’objet d’une description complète et la place de la structure dative-infinitive par rapport aux structures à prédicat modal explicite restait mal définie. Notre approche est sémasiologique et énonciative : nous sommes parti des formes pour comprendre comment se construit leur sens dans des énoncés envisagés dans leur contexte large et soumis à des locuteurs natifs. Cela nous a permis de préciser les conditions d’emploi de chacune des formes étudiées et d’isoler les facteurs contextuels pouvant faire varier leur interprétation. Nous avons pu démontrer que nado et nužno, habituellement présentés comme synonymes, diffèrent par le caractère de la modalité exprimée par chacun : objective et absolue pour nado; subjective et relative pour nužno. Prijtis’ a, lui, une orientation rétrospective et oppose une situation impliquant la réalisation du procès qu’il introduit à une ou plusieurs situations ne l’impliquant pas ; cette opposition, due au préverbe pri-, produit, suivant la nature des situations confrontées, une valeur soit de contrainte, soit de contingence. Enfin, nous avons démontré que la structure dative-infinitive n’a rien d’elliptique et a une fonction énonciative : elle n’asserte pas une relation de nécessité, mais l’actualise pour en souligner les implications dans la situation considérée.