Thèse soutenue

Is blackness political? : Racisation et politisation des diplômé.e.s d’origine subsaharienne à Paris et à Londres

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Auteur / Autrice : Elodie Druez
Direction : Patrick SimonFlorence Haegel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique, spécialité Sociologie politique comparée
Date : Soutenance le 17/06/2020
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : Institut d'études politiques (Paris). École doctorale
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études européennes et de politique comparée (Paris)
Jury : Président / Présidente : Michèle Lamont
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Simon, Florence Haegel, Julien Talpin, Vincent Tiberj, Audrey Célestine
Rapporteurs / Rapporteuses : Julien Talpin, Vincent Tiberj

Résumé

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Cette thèse analyse la façon dont les expériences de racisation, et plus largement les enjeux de race, structurent le rapport au politique de diplômé.e.s du supérieur d’origine subsaharienne résidant à Paris et à Londres. Elle repose sur trois hypothèses : la racisation impacte les diplômé.e.s de façon spécifique malgré la protection que leur apportent leurs qualifications et influe sur leurs identifications collectives ; elle constitue un enjeu susceptible d’être plus ou moins politisé selon les ressources dont disposent les individus ; enfin, pour ces raisons, la racisation vient peser sur l’orientation politique et le vote. Ce travail s’appuie sur des méthodes mixtes avec un volet qualitatif prédominant. Celui-ci est composé de 78 entretiens individuels (38 Français.es et 40 Britanniques) et de 9 entretiens collectifs (de 2 à 5 personnes). Le volet quantitatif présente quant à lui des analyses multivariées à partir des enquêtes Ethnic Minority British electoral survey (2010) et Trajectoires et Origines (2008).La thèse présente trois résultats principaux. Premièrement, parce qu’elle implique des dynamiques d’infériorisation et d’altérisation, la racisation inhibe les identifications nationales et le sentiment d’appartenance aux classes privilégiées en France comme au Royaume-Uni. Deuxièmement, la politisation de la racisation s’avère plus aisée dans le contexte race-conscious britannique que dans le contexte colour-blind français. Elle est également plus présente chez des personnes dotées de ressources universitaires ou militantes. Enfin, dans les deux pays étudiés, le fort tropisme de gauche de ces diplômé.e.s s’explique par une imbrication de la race dans des enjeux de classe.