Thèse soutenue

En quête de statut : mobilités et mobilisations des demandeurs d’asile soudanais en Egypte et en Israël (1995-2015)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pauline Brücker
Direction : Catherine Wihtol de Wenden
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique, spécialité Sociologie politique comparée
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Eberhard Kienle
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Wihtol de Wenden, Michel Agier, Choukri Hmed, Karen Akoka, Alain Morice, Ibrahim Awad
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Agier, Choukri Hmed

Résumé

FR  |  
EN

A la croisée de la sociologie de l’asile, de la sociologie des politiques migratoires et de la sociologie des mobilisations sociales, cette thèse analyse le phénomène des réfugiés sans asile, et des quêtes de statut qui se déploient dans le temps et l’espace. En analysant cet enjeu partir du cas des exilés soudanais en Egypte et en Israël, cette thèse entend ainsi contribuer, depuis des terrains situés au « Sud », à l’analyse d’une mondialisation de la « crise de l’accueil ». En effet, les dispositifs qui se déploient dans ces deux pays n’offrent que des statuts juridiques précaires et temporaires qui placent continuellement les réfugiés en marge du droit d’asile. Face à ces mécanismes, les réfugiés, souvent perçus comme de simples objets des politiques migratoires, sont définitivement acteurs de cette quête. En manifestant, en résistant, en attendant comme en migrant ailleurs par-delà les frontières, ils agissent et tentent de s’adapter aux formes d’exclusion qu’ils rencontrent pour tracer leur voie vers un avenir meilleur. La quête statutaire étudiée ici apparaît ainsi perpétuellement alimentée par deux forces contraires : des modes d’exclusion qui illégalisent et précarisent les migrants d’un côté ; de l’autre, de multiples formes de résistances déployées pour contrer les exclusions subies. A partir d’une étude ethnographique, transnationale et multisituée, cette thèse reconstitue donc vingt ans de quêtes d’asile soudanaises, en observant les différentes étapes d’exclusion comme des tentatives d’inclusion qui les structurent et en analysant les effets du temps sur la réception des politiques migratoires par les réfugiés.