Effets directs, multi et trans-générationnels de perturbateurs endocriniens chez Xenopus tropicalis : désordres développementaux, reproducteurs et métaboliques
Auteur / Autrice : | Marie Usal |
Direction : | Stéphane Reynaud, Muriel Raveton |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biodiversité écologie environnement |
Date : | Soutenance le 10/09/2020 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale chimie et science du vivant (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'écologie alpine (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Uwe Schlattner |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Geffard, Anne-Laure Bulteau, Nathalie Mondy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Agnès Coutellec, Jérôme Cachot |
Mots clés
Résumé
En zones humides, un déclin massif des populations d’amphibiens est décrit au niveau mondial depuis les années 80. Malgré de nombreuses données, il n’y a pas eu de consensus scientifique autour des causes de ce déclin et notamment concernant l’impact réel de la pollution des eaux de surface par les perturbateurs endocriniens (PE).Les effets de deux PE, l’hydrocarbure aromatique polycyclique benzo[a]pyrène (BaP) et l’organochloré triclosan (TCS), ont ainsi été étudiés sur trois générations d’une espèce modèle d’amphibien (Xenopus tropicalis). Les xénopes ont été exposés à des concentrations environnementales (50 ng/L), de BaP, de TCS et du mélange BaP/TCS, du stade têtard au stade adulte mature (génération F0). Les individus F0 ont été accouplés pour obtenir une génération F1 indirectement exposée (seulement au stade gamète). Ces derniers ont été également accouplés pour obtenir une génération F2 qui n’a jamais été en contact avec les PE. L’impact des contaminants a été étudié à différentes échelles d’organisation, de la transcriptomique à la fitness des individus F0 exposés et de leur descendance F1 et F2. Un syndrome de pré-diabète de type 2 associé à une pathologie hépatique de type stéatopathie non alcoolique a été observé chez les femelles de la génération F0 exposée aux PE seuls ou en mélange. Ces désordres métaboliques ont également été transmis aux femelles des générations F1 et F2. En plus de ces désordres, les xénopes F0 exposés et F1 et F2 issus d’exposition aux PE ont montré des perturbations du développement et de la reproduction. Le point le plus marquant concerne notamment l’absence de descendance viable F3 pour l’exposition des individus F0 au BaP.L’ensemble de ces résultats démontre que les amphibiens sont particulièrement sensibles aux PE même à des concentrations environnementales. Elle pourra servir de point de départ pour d’autres études portant sur la contribution directe des PE dans le déclin des populations d’amphibiens au travers d’une perturbation du métabolisme énergétique.