Thèse soutenue

Séismes lents et variations du couplage intersismique : le cas de la subduction Mexicaine vue par géodésie spatiale.

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Auteur / Autrice : Louise Maubant
Direction : Erwan PathierMathilde Radiguet de La Bastaie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et de l'Univers et de l'Environnement
Date : Soutenance le 17/11/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Nikolai M. Shapiro
Examinateurs / Examinatrices : Frédérique Rolandone
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Lasserre, Éric Calais

Mots clés

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Résumé

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La multiplication depuis 20 ans d'observations de déformations transitoires au cours du cycle sismique a mis en avant la question de l'impact de ces déformations dans l'estimation de l'aléa sismique. Ainsi, dans les zones de subduction, le rôle des séismes lents sur la variabilité spatiale et temporelle du couplage intersismique et sur l'existence de lacunes sismiques est une question de première importance. Nous avons abordé cette problématique par l'analyse d'observations géodésiques et par la modélisation numérique, en se focalisant sur la subduction mexicaine. Cette zone est une cible pertinente pour étudier ces questions en raison de la présence de séismes lents qui font partie des plus grands observés au monde. La géométrie de cette subduction est également favorable aux observations géodésiques. Un premier volet de cette thèse a été consacré à l’étude du séisme lent de 2017-2018 qui a duré plusieurs mois dans la région de Guerrero. Pour cela, de nouvelles observations ont été faites par interférométrie radar satellitaires (InSAR) utilisant les données Sentinel-1, combinées aux données du réseau GPS permanent. Les données InSAR ont permis d’améliorer significativement la couverture et la résolution spatiale des mesures de déformation du sol par rapport aux études précédentes. La fréquence d’acquisition de ces données est de 6 à 12 jours. Un travail méthodologique sur l’extraction du signal tectonique inclus dans les séries temporelles InSAR a été nécessaire en raison de la grande superficie de la zone d’étude où sont présents de fort gradients topographiques. Deux méthodes de séparation de sources ont été employées. La première approche est une décomposition paramétrique, dans laquelle la forme fonctionnelle des signaux de déformation est imposée, et les signaux atmosphériques sont décrits en utilisant comme contrainte des séries temporelles de délais troposphériques zénithaux issus du GPS. La seconde approche utilise l’analyse en composantes indépendantes (ICA) des séries temporelles InSAR, ne nécessitant pas d’à priori sur le signal recherché. Les deux méthodes fournissent des résultats cohérents et permettent de séparer le signal atmosphérique, sans corrections préalables, du signal tectonique. A partir des cartes de séries temporelles de déplacements validées par les mesures GPS, le glissement du séisme lent sur l’interface de subduction est inversé. La distribution spatiale du glissement est cohérente avec celle des évènements précédents et confirme une localisation à la limite de la zone sismique. L’influence de séismes distants sur la cinématique de ce type d’évènement est également confirmée par ces observations.Dans une seconde partie, les déformations intersismiques sur une zone couvrant environ 1000 km de la subduction mexicaine de Jalisco à Oaxaca sont également analysées à partir de mesures InSAR et GPS. Les variations latérales de couplage le long de la subduction entre 2016 et 2019 sont établies pour la première fois de façon homogène sur l’ensemble de cette zone. Entre Michaocan et Jalisco, où de grands séismes ont eu lieu, on retrouve une zone à fort couplage. L’analyse montre bien l’importance que peuvent avoir à l’échelle de temps de quelques années les signaux transitoires comme les séismes lents sur la variabilité du couplage mesurée par géodésie spatiale. La dernière partie de cette thèse, aborde ce problème par une modélisation numérique du cycle sismique sur un plan de faille en 3D, basée sur des lois de friction de type « rate and state ». Cette modélisation permet de reproduire certaines caractéristiques de subduction mexicaine et de replacer les 20 ans d’observations géodésiques à l’échelle de plusieurs cycles sismiques. Les résultats préliminaires donnent des pistes de réflexions intéressantes sur la question de la possibilité qu’un séisme puisse se produire dans la lacune sismique de Guerrero et sur le rôle des séismes lents sur le faible couplage observé dans cette région.