Thèse soutenue

Les solos : entre émancipation et solidarité : sociologie des épreuves de la solitude résidentielle en milieu urbain

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Camille Duthy
Direction : Pierre Le Quéau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 08/12/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Cherry Schrecker
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Thibaud, Anne Gotman
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Hugues Déchaux, Cécile Van de Velde

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Dans tous les pays occidentaux, de plus en plus d’individus vivent seuls, sur un temps plus ou moins long, à tous les âges de la vie, notamment dans l’espace urbain. Cette thèse cherche à comprendre comment la vie en solo, en France et au Québec, confronte les individus à des épreuves spécifiques de la solitude. Les manières dont ceux-ci y font face dépendent de ressources relationnelles auxquelles chacun à accès et dont cette recherche a pour objectif de dresser un état des lieux. Une enquête a été conduite auprès de ces solos ; des femmes et hommes, entre 30 et 50 ans, parents ou non, vivant dans l’espace urbain. Trente-huit entretiens semi-directifs interrogeaient à la fois les parcours biographiques et leur mode de vie en solo ; une enquête complémentaire a été menée auprès d’associations prenant en charge différents aspects de la vie en solo.Ce travail souligne d’abord des rapports très inégaux à la solitude, selon la forme du parcours biographique des individus et leurs caractéristiques sociodémographiques. En repérant les moments de la solitude, qui s’inscrivent plus ou moins dans le temps, le travail permet d’identifier les stratégies pour éviter ou affronter ces épreuves. Il apparaît que ces stratégies s’appuient beaucoup sur les liens noués à l’extérieur du domicile : la famille, les amis et les copains, les voisins et les collègues. Les solos les mieux entourés sont in fine ceux qui vivent le mieux ces épreuves. Par ailleurs, l’enquête met en lumière une permanence de la norme conjugale et familiale, les enquêtés étant soumis à une forte pression à la mise en couple et, dans une moindre mesure, à la procréation, normes qui s’exercent néanmoins avec plus ou moins de force selon l’âge ou le genre. Ces résultats proposent également quelques réflexions d’une anthropologie du lien, montrant un rapport très incarné des individus à leur bien-être, leur sécurité, leur stabilité.Finalement, loin de constater un « individualisme » croissant, cette recherche montre que le lien social reste une condition ontologique de production et de reproduction de l’individu mais que, par ailleurs, ces derniers sont mus par le besoin d’être reconnus dans leur individualité. Elle montre par ailleurs que la vie en solo n’est plus un entre-deux des parcours de vie mais qu’elle en constitue des étapes spécifiques.