Gestion de catastrophes et inégalités : processus et dynamiques multi-échelles au Chili
Auteur / Autrice : | Paulina Vergara saavedra |
Direction : | Ewa Bogalska-Martin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 05/06/2020 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Franck Gaudichaud |
Examinateurs / Examinatrices : Céline Barrère-Lutoff, Guillaume Gourgues | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Franck Gaudichaud, Ana Maria Farias-Antognini |
Résumé
Ce travail de thèse porte sur l’analyse des effets politiques et sociaux des interventions conduites après des catastrophes socio-naturelles (tremblement de terre, tsunami, glissement de terrains) au Chili. Le cas du Chili est intéressant car, de par sa géographie, il est régulièrement exposé aux tremblements de terre et aux tsunamis et, en même temps, c’est le premier pays où le néolibéralisme fut implanté depuis le début des années 1970 et servit d’élaboration d’un mode de gouvernance de catastrophes.Bien que l’étude empirique conduite dans le cadre de cette thèse cible le traitement de la catastrophe de 2010, l’ensemble d’analyses menées dans ce travail porte sur les actions conduites par les acteurs publics (notamment l’état chilien) et privés depuis la catastrophe de 1939 et interroge le rôle de populations concernées, impliquées ou non dans ces processus Ainsi la première partie du texte est consacrée à l’identification des prémices de réponses que les pouvoirs publics ont construit pour répondre aux désastres et quels acteurs y ont participé. Portée par l’approche socio-historique, cette partie du travail montre que des réponses développées face aux désastres les plus importants du XXe siècle jusqu’à l’époque de la dictature de Pinochet impliquaient progressivement les services de l’état et se traduisaient par l’élaboration de répertoires d’actions techniques confiées aux « experts technocrates » qui visaient la reconstruction d’infrastructures détruites. Ensuite, à partir des années 1980, le rôle de l’état diminue et laisse place aux partenariats public-privés qui limitent encore plus la prise en compte des besoins des populations sinistrées et cherchent à éviter leur participation active dans les choix des objectifs et des solutions proposés lors des reconstructions.L’étude empirique fut conduite pendant sept ans (2010-2017) et repose sur une démarche de recherche-action (2010-2013) réalisée dans le cadre d’accompagnement des sinistrés à travers l’Observatoire de la Reconstruction (projet de l’Université du Chili). Elle mobilise l’approche de l’ethnographie politique et porte sur l’analyse des dynamiques socio-politiques observées dans 3 localités touchées par la catastrophe en 2010 (2013-2018) et permet l’identification de facteurs et formes de vulnérabilités qui se manifestent et sont provoqués aussi bien par cette catastrophe majeure que lors d’interventions d’aide et de reconstruction après catastrophe.