Thèse soutenue

SQSTM1, une protéine de plateforme à la croisée de la réponse aux dommages à l’ADN et de la réponse à l’immunothérapie dans le cancer : rôles des rétrovirus endogènes
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Auteur / Autrice : Iris Grosjean
Direction : Baharia Mograbi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/12/2020
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement (Nice, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : Paul Hofman
Examinateurs / Examinatrices : Paul Hofman, Françoise Galateau-Sallé, François Ghiringhelli, Mojgan Djavaheri-Mergny
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Galateau-Sallé, François Ghiringhelli

Résumé

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Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est le cancer le plus mortel au monde, en partie en raison de résistance acquises chez des patients qui initialement répondaient aux thérapies anti-cancéreuses comme les chimiothérapies génotoxiques et la radiothérapie (agents endommageant l'ADN, nommés ci-après DDA) et aux thérapies ciblées. L’immunothérapie (dont les inhibiteurs des points de contrôle immunitaires (ICI)) est une véritable révolution dans la prise en charge des patients. Cette stratégie a en effet eu un impact positif rendant des cancers avancés n’ayant pas de cibles « actionnables » que l’on considérait incurables, traitables. La survie à 5 ans est passée de seulement 5% avec un traitement conventionnel à 20% avec les immunothérapies et jusqu’à 50% - 60% pour le mélanome et le cancer du poumon par l’utilisation de combinaisons thérapeutiques incluant les ICI et les DDA. Le défi actuel des essais cliniques est de développer des stratégies thérapeutiques combinées qui augmentent l’efficacité des différents traitements tout en limitant les résistances. Elucider les mécanismes de résistance est essentiel pour proposer de nouveaux biomarqueurs prédictifs robustes et de nouvelles approches thérapeutiques pour améliorer l'efficacité des ICI.Nous avons émis l'hypothèse que la résistance aux DDA et aux ICI est en partie médiée par des mécanismes tumoraux intrinsèques, dont certains peuvent être partagés. Ainsi, nous avons étudié l'action des DDA et leurs conséquences moléculaires pouvant conduire à une évasion immunitaire. Grâce à trois approches complémentaires (in silico, in vivo sur des cohortes de patients et in vitro), nous identifions que la protéine d'échafaudage p62/SQSTM1 est un médiateur moléculaire clé capable de prédire et de contrôler la sensibilité aux DDA et ICI. Nous soulignons pour la première fois que SQSTM1 est à l’origine d’un profil tumoral immunitaire « CHAUD », tout en régulant à la baisse les mécanismes de réparation de l'ADN. De plus SQSTM1 est essentiel pour la réactivation induite par les DDA des rétrovirus endogènes humains (hERV). En aval, les hERV induisent une réponse antivirale innée, entraînant l'expression d'interférons, MHC-I et PD-L1, conduisant à une évasion immunitaire tumorale.En conclusion, i) nous proposons SQSTM1 comme biomarqueur prédictif pour sélectionner les patients pouvant bénéficier des stratégies de combinaison ICI + DDA, et ii) nous montrons une justification biologique de l'efficacité de telles stratégies dans le cancer du poumon réfractaire, visant à promouvoir leur utilisation et améliorant ainsi le pronostic du CBPNPC.