La « construction des armes navales » en France de 1871 à 1961 : naissance et restructuration d’un système politico-industriel
Auteur / Autrice : | Nabil Erouihane |
Direction : | Christophe Bouneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 01/07/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Caroline Le Mao |
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Bouneau, Bruno Marnot, Bertrand Blancheton, Agnès d' Angio-Barros | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Marnot, Bertrand Blancheton |
Mots clés
Résumé
De 1871 à 1961, la Marine française connut des mutations de tous ordres qui furent à l'origine de l'émergence d'un nouveau système de production d'armes navales. Cette transformation fut causée par un besoin continu de renforcement de la flotte, par des innovations technologiques successives et rapides et par le triomphe du capitalisme industriel. Elle aboutit à la mise en place d’une superstructure institutionnelle et humaine nouvelle, le complexe militaro-naval, qui fonctionnait avec sa propre logique. De la IIIe à la Ve République, la construction des armes navales passa, donc, de pratiques industrielles centrées sur les traditionnels arsenaux et établissements de la Marine aux commandes de navires de guerre confiées à l'industrie privée. Bénéficiant du concours du Parlement, la Marine arrivait à augmenter continuellement les crédits pour ses achats d’armes. La première guerre mondiale perturba légèrement ce mode de fonctionnement qui reprit ses habitudes à la fin des années 1920. La seconde guerre mondiale le toucha plus durement, notamment par les destructions physiques des usines, mais il accomplit une renaissance dans les années 1950. Les hommes qui étaient aux commandes des administrations et des entreprises concernées ne cessèrent de collaborer durant toute cette période jusqu’à devenir très proches, et rendre le travail encore plus efficace. Cependant, à la fin des années 1950, avec les difficultés chroniques que connaissaient les chantiers privés ainsi que le nécessaire développement de la technologie nucléaire navale, la Ve République fit le choix d’abandonner le complexe militaro-naval, en supprimant les commandes aux chantiers privés pour recentrer la construction de ses navires sur ses arsenaux.