Haut lieu de traitement du corps dans la cité : Pour une anthropologie clinique du statut du corps
Auteur / Autrice : | Lorenza Biancarelli |
Direction : | Olivier Douville |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie. Psychanalyse et psychopathologie |
Date : | Soutenance le 13/07/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Éric Bidaud |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Douville, Éric Bidaud, Joël Birman, Éric Toubiana, Auro Dany Lescher | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Ottavi, Anne Bourgain |
Mots clés
Résumé
La présente recherche s'est développée au centre-ville de São Paulo (Brésil), dans une région connue sous le nom de « Cracolândia »1, l’une des plus grandes « scènes ouvertes » de consommation de crack du pays. En français, le lieu est initialement un haut lieu, soit un lieu de sacrifice religieux. C’est en ce sens que nous aborderons les hauts lieux de consommation de pharmakon, dans la mesure où ils sont susceptibles de nous informer sur les tentatives de traitement du corps qui se produisent au cœur de la cité. Notre approche étudie le rapport entre corps, nom et identité, dans des contextes d’errance, d’exclusion et de toxicomanie. Dans ce sens, notre étude révèle comment ce montage se défait et se réinvente, à travers la relation du sujet avec la carte, le territoire et l’objet. Ces « hétérotopies » urbaines sont marquées non seulement par la « dominance de l’objet » et la mise en péril de la circulation des signifiants majeurs qui disent l’origine, la filiation et les mythes ; mais aussi, par l’invention de logiques de résistances individuelles, culturelles et collectives. La façon qu’a le sujet d’habiter la topographie rend compte de l’invention d’une topologie plastique singulière dont nous avons observé quelques aspects récurrents : l’appui sur le bord ; les rites solitaires de « fermeture » du corps, destinés à protéger ce dernier de l’envahissement de la jouissance de l’Autre, le « trouage » du Réel de l’espace urbain dans l’espoir de « mailleter » un lieu au monde et le recyclage, solution « socialisante » visant à construire une topologie pulsionnelle. Cela met en rapport l'image du corps et le dispositif urbain