Thèse soutenue

Art des nerfs, nerfs d’artiste. Modernité et maladies nerveuses dans la littérature française et allemande, 1865-1914
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Auteur / Autrice : Francesco Peri
Direction : Céline Trautmann-Waller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance le 23/03/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur l'espace germanophone
Jury : Président / Présidente : Jürgen Ritte
Examinateurs / Examinatrices : Céline Trautmann-Waller, Jürgen Ritte, Marie Guthmüller, Bertrand Marquer, Florence Vatan
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Guthmüller, Bertrand Marquer

Résumé

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Sur la base d’un examen combiné d’ouvrages médicaux, scientifiques, littéraires et critiques, ce travail développe une généalogie transnationale de la notion de Nervenkunst (« art des nerfs »). À partir d’une reconstitution des origines françaises des discours sédimentés dans cette catégorie (ainsi que de leurs sources prérévolutionnaires et antiques), on démontre que l’idée d’un lien génétique entre l’écriture et le système nerveux, dont on a fait jusqu’ici une particularité de la littérature autrichienne des années 1890, peut-être une préfiguration de la psychanalyse, constitue, en réalité, l’aboutissement d’un système d’échanges et de transformations échelonnés sur plusieurs siècles, et dont les trajectoires convergent à l’époque du naturalisme. La première partie est consacrée à l’invention des « nerfs modernes », soit à une histoire culturelle des imaginaires du système nerveux avant et après 1789. La deuxième partie décrit la formation d’une idée de l’écrivain des nerfs à l’époque du Second Empire et de la Troisième République naissante (à partir notamment de l’œuvre des frères Goncourt). La troisième partie s’interroge sur la germanisation de ces contenus : comment tout cela est passé dans les pays de langue allemande entre 1870 et 1890, à un moment où les rapports avec la France étaient problématiques ? La réponse passe par un système de transferts et de regards croisés qui implique l’Autriche et la Scandinavie.