Thèse soutenue

La nature et le rôle des galaxies à flambée d'étoiles dans l'univers lointain

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Auteur / Autrice : Antonello Calabro
Direction : Emanuele Daddi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique. Astronomie et astrophysique
Date : Soutenance le 24/09/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Astrophysique Instrumentation Modélisation (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Grenier
Examinateurs / Examinatrices : Emanuele Daddi, Isabelle Grenier, Johan Richard, Daniela Calzetti, Luis Colina, Véronique Buat, Mathieu Puech
Rapporteurs / Rapporteuses : Johan Richard, Daniela Calzetti

Résumé

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Cette thèse étudie la morphologie, les propriétés physiques et les mécanismes de déclenchement des galaxies à flambée d’étoiles à redshift intermédiaire. Les Starbursts (SB) sont des galaxies avec un taux de formation d'étoiles (SFR) bien supérieur à la population moyenne située sur la séquence de corrélation principale SFR - masse stellaire.À haut redshift, on pense que les SB sont les progéniteurs des elliptiques passifs que l'on trouve dans l'univers local. Cependant, leur nature et leur rôle sont encore débattues : ces systèmes sont les plus lumineux et les plus faciles à détecter et à étudier (par exemple dans l'infrarouge), mais nous ne savons pas s'ils sont représentatifs de la majorité de l’activité de formation d'étoiles. De plus, nous ne savons pas si elles sont déclenchées par des fusions ou s'il s'agit simplement des systèmes isolés riches en gaz ayant eu un afflux de gaz anormal. L'atténuation de la poussière et la métallicité sont des quantités cruciales pour tester l'hypothèse de fusion, mais, pour mieux les contraindre, il est fondamental d'observer les galaxies à des longueurs d'ondes de l'infrarouge proche au repos, qui peuvent pénétrer plus profondément à travers la poussière par rapport aux diagnostics optiques.Dans cet objectif, j’ai observé, réduit et analysé les spectres infrarouges d’un échantillon de 25 SB à 0.5 <z <0.9. En comparant les raies de Paschen β et Hα aux luminosités infrarouges totales, j'ai trouvé que les starbursts hébergent des noyaux optiquement épais et très obscurcis, qui peuvent être expliqués seulement par des fusions (Calabro et al. 2018, ApJ Letters). De plus, les observations indiquent que la poussière et les jeunes étoiles sont mélangées de manière homogène et que le modèle géométrique à écran de poussière n’est pas valable. J'ai également constaté que l'atténuation des galaxies est corrélée à d'autres propriétés physiques, telles que la taille en radio, le rapport de raies [NII]/Hα, la largeur des raies d’émission et la largeur équivalente des raies de Balmer et de Paschen. J’ai interprété ces corrélations comme une séquence de différentes étapes temporelles de fusion (Calabro et al. 2019, A&A). Curieusement, des émissions de rayons X n’ont été détectées que dans 6 galaxies en phases tardives de fusion, suggérant des AGN émergents qui peuvent conduire finalement à un quasar lumineux. La similarité entre l'atténuation des rayons X et celle déduite de l'infrarouge suggère également une distribution particulière de la poussière et du gaz, où la plus grande partie de l'obscurcissement affectant l'émission AGN est produite dans le milieu interstellaire de la galaxie hôte, à des échelles de 10^2-10^3 pc, plutôt que dans le tore de l'AGN.De plus, en regardant les images HST dans la bande i, les galaxies starburst au même redshift sont dominés (par rapport aux disques normaux isolés) par des régions de formation stellaire très lumineuses (appelé « clumps »), situé dehors de la région nucléaire centrale. Ces clumps sont généralement attribués à des instabilités gravitationnelles violentes produit dans des disques turbulents riches en gaz. Mon étude toutefois suggère que les fusions, en plus que déclencher l’activité de formation stellaire starburst, constituent des canaux importants et compétitifs même pour la formation des clumps