Thèse soutenue

L'avènement de la méthodologie actionnelle : une étude de sa complexité didactique à travers la mise en œuvre de manuels de FLE

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Auteur / Autrice : Lara Neves Soares
Direction : Margaret BentoEliane Gouvêa Lousada
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 27/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Éducation Discours Apprentissages (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Valérie Spaëth
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Spaëth, Philippe Blanchet, Véronique Castellotti, Luciano Tocaia
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Blanchet, Véronique Castellotti

Mots clés

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Résumé

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La didactique des langues étrangères connaît actuellement un changement paradigmatique non négligeable pour les questions portant sur la conception de la langue et du langage. Apprendre formellement une langue étrangère, c'est-à-dire dans un cadre institutionnel / scolaire, c'est se situer dans l'avenir de cette langue, dans ce but à atteindre, dans la langue en construction. Pourtant, la complexité de ce processus place le sujet-apprenant dans le présent de la langue, dans la mobilisation immédiate de sa compétence langagière, dans l'action. Il n'est pas évident d'identifier ce chemin que l'apprenant parcourt pour s'installer dans l'action. Il est encore moins aisé d'identifier ses besoins linguistiques et de proposer une progression pédagogique tenant compte de la complexité de la langue en action. Cependant, le travail de la didactique des langues étrangères (désormais DL) repose sur ces questions. Admettre qu'une nouvelle méthodologie d'enseignement-apprentissage (l'approche actionnelle) se construit avec les pratiques didactico-pédagogiques, revient à accepter que l'apprenant doit passer la frontière de la salle de classe pour arriver à la langue en action, à sa langue en construction. Une telle construction ne peut se faire de façon isolée. C'est inhérent au langage. L'apprenant devient acteur social à travers l'Autre. L'intersubjectivité du langage implique d'analyser les interactions langagières en amont. À quel type de données l'analyse des interactions (orales et/ou écrites) d'un(e) seul(e) apprenant(e) nous donne-t-elle accès? De quels outils la discipline doit-elle se doter dans la recherche de cette (inter)subjectivité ? Quel est l'intérêt épistémologique d'une telle démarche ? Dans cette thèse, nous montrons qu'à partir de la théorie du sens de Humboldt et d'une démarche de décentrement par rapport aux langues, nous pouvons penser au fonctionnement de l'acteur social dans les interactions et par conséquent à la phrase comme unité primordiale du discours (cf. Benveniste). Ce cheminement théorique met en valeur l'approche préconisée par le Cadre Européen de Référence pour les Langues (CECRL). Nous remettons en question quelques notions-clés de la DL pour montrer le basculement méthodologique qui a eu lieu ces dernières années depuis la publication du CECRL. Ainsi, notre étude analyse, à partir de la mise en place de manuels de FLE en France et au Brésil, ces notions-clés sous le paradigme actionnel. Dans cette démarche, la notion de genre discursif est bien présente et centrale pour la mise en ¿uvre de l'action de l'apprenant. Ces genres discursifs sont présentés par le manuel de FLE, élément pédagogique central de notre étude. Pourtant, les genres ne forment pas les discours. Ce sont les discours qui caractérisent la langue. C'est pourquoi chaque production est unique même s'il s'agit d'un seul apprenant- acteur, même si nous avons un même genre textuel pour plusieurs apprenants-acteurs. Ce qui nous intéresse, c'est de chercher la particularité du discours, la diversité de la langue, la diversité des langues. Pour Humboldt, il faut d'abord connaître la diversité des langues pour aller vers l'universalité de la faculté du langage. Dans cette conception, le mot dans la phrase et la phrase en action nous donnent accès à la formation de la subjectivité de l'apprenant. Avoir accès à cette donnée implique d'admettre le fait que s'approprier une langue étrangère est un processus unique. Ce qui, dans nos rôles de didacticiens et de formateurs des enseignants, doit nous interroger quant au choix des méthodologies d'enseignement-apprentissage et, par conséquent, à la formation épistémologique de la discipline et l'avènement d'une nouvelle méthodologie d'enseignement-apprentissage en didactique du FLE : la méthodologie actionnelle.