Thèse soutenue

Des Vertus et du roi : relectures d'une iconographie du gouvernement : France-Italie, XIIIe-XVIIe siècles

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Auteur / Autrice : Elise-Annunziata Neuilly
Direction : Daniel Russo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art médiéval
Date : Soutenance le 14/12/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Sociétés et Sensibilités (Dijon ; 2014-....)
établement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Ratti
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Russo, Laurent Hablot, Martin Aurell, Pierre-Alain Mariaux, Murielle Gaude-Ferragu
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Hablot, Martin Aurell

Résumé

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Ce travail de doctorat en histoire de l’art médiéval s’est constitué en plusieurs étapes. D’un premier constat sur l’utilisation fréquente, voir même récurrente, et largement variée de l’iconographie des Vertus au Moyen Age, une spécificité s’est rapidement dégagée : leur présence dans les lieux de gouvernance, et aussi leur association régulière avec les hommes de pouvoir, tant dans la sphère civile que dans la religieuse. Par hommes de pouvoir, il est entendu ici les représentants des différents types de gouvernement de l’époque médiévale en Occident. Ce sont les rois, les princes, les membres de lignage royal, les hauts dignitaires religieux et civils, ou encore des tyrans et des représentants de gouvernement communal. Tous ces personnages sont constamment entourés d’images, notamment celles des Vertus. Les Vertus sont peintes sur les murs des lieux de gouvernance, elles sont sur les pages des manuscrits spécifiquement écrits pour les (futurs) gouvernants, elles sont incarnées par des jeunes filles lors des grandes manifestations publiques honorant le roi. Les Vertus sont également choisies pour orner les sépultures des rois francs et des princes de l’Eglise, afin d’illustrer le Bon gouvernement tenu par les défunts. Plus de quatre-vingt-dix tombeaux royaux et princiers portant des Vertus – majoritairement cardinales, mais pas uniquement – ont subsisté ; de nombreux témoignages attestent que d’autres encore existaient, à présent détruits, sur la période couvrant de la fin du XIIIe siècle au XVIIe, principalement en France et en Italie. Ainsi, sur quatre siècles, plus de cent gouvernants laïcs et religieux sont inhumés dans un ensemble iconographique assez similaire, dans lequel les Vertus constituent un élément primordial – on peut rappeler ici que la terminologie « cardinales » renvoie au « cardo » latin, le gond – de ce vocabulaire visuel.Notre thèse s’applique alors à démontrer que cette utilisation est à visée politique, qu’elle sert un but, celui de la communication visuelle souhaitée par le commanditaire, c’est-à-dire la plupart du temps, lui-même un gouvernant. Nous examinons les occurrences des Vertus dans ce cadre spécifique du pouvoir et nous démontrons comment les Vertus font partis du « vocable » des discours visuels de légitimation, d’autojustification, de glorification personnelle, avec l’objectif d’illustrer le Bon gouvernement en place. Cette lecture spécifique aux lieux de gouvernance a permis de mettre en avant que le vocabulaire iconographique des dirigeants est commun aux différentes cours européennes et aussi aux différents types de gouvernement, et ce, pendant quatre siècles.