Thèse soutenue

Évaluation de l'impact de l'Accompagnement Personnalisé en Réseau Coordonné (APRC) des femmes enceintes souffrant de troubles anxiodépressifs et bipolaires et leurs bébés

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Auteur / Autrice : Danai Panagiotou
Direction : Denis MellierJaqueline Wendland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 18/10/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Laboratoire de Psychologie (Besançon) - Laboratoire de Psychologie
Jury : Président / Présidente : Luc Roegiers
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mellier, Jaqueline Wendland, Luc Roegiers, Hélène Riazuelo-Deschamps, Nicolas Favez, Christelle Bénony, Françoise Molénat
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Riazuelo-Deschamps, Nicolas Favez

Résumé

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Introduction : La dépression périnatale est un sujet majeur de santé publique. Les effets néfastes qui en découlent pour la grossesse, le développement pré- et postnatal de l’enfant et le lien mère-enfant sont largement documentés. Les études montrent que les femmes avec des troubles anxio-dépressifs et bipolaires sont plus à risque d’en développer une en période périnatale.Ces dernières années, différentes interventions non-médicamenteuses ont été mises en place. En France, l’Accompagnement Personnalisé en Réseau Coordonné (APRC) en est un exemple. Si depuis 40 ans il apparaît comme un nouveau paradigme de soins périnataux pour les futurs parents vulnérables, son efficacité au plan scientifique reste à démontrer.Objectif principal : évaluer si l’APRC permet de limiter les effets néfastes des troubles anxio-dépressifs et bipolaires pour la mère et le bébé lors du postpartum.Objectifs secondaires : évaluer a) les effets de l’APRC, b) leur stabilité à 3, 6 et 9 mois du postpartum, c) leur lien avec les différents facteurs de risque et de protection intra- (antécédents psychologiques et obstétricaux, ressources personnelles) et interpersonnels (étayages).Méthodologie : Il s’agit d’une étude comparative, longitudinale et prospective en deux temps avec une approche mixte :1) Comparaison des dyades ayant bénéficié de l’APRC (groupe clinique, n = 40) avec des dyades ayant eu un accompagnement classique (groupe contrôle, n = 30) à 3 mois du postpartum. Pour l’évaluation quantitative, nous avons évalué la dépression (EPDS, PDSS, HADS) et l’anxiété postnatales (STAI-Y), la santé mentale générale (GHQ), le vécu de l’accouchement (LAS), le stress post-traumatique du postpartum (PPQ), le développement psychomoteur du bébé (BLR) et la présence de retrait relationnel chez le bébé (ADBB). Nous avons aussi exploré les ressources personnelles (PBI), le soutien social (SSQ), ainsi que les relations dyadiques, parentales et familiales (DAS, PAI, QSC, FRI) et l’efficacité parentale (PEPP). Pour l’évaluation qualitative, nous avons effectué des entretiens semi-directifs et des observations cliniques.2) Évaluation de l’évolution des dyades du groupe clinique à 3, 6 et 9 mois du postpartum, avec les outils et l’approche mixte précédemment décrits.Résultats : 1) Lors de la comparaison inter-groupes, les dyades du groupe clinique montrent significativement de meilleurs résultats pour la plupart des mesures. Au T1, 40% des femmes du groupe clinique dépassent le seuil à l’EPDS, contre 73,3% du groupe contrôle. Seulement, 22,5% des femmes déprimées en anténatal du groupe clinique développent une dépression postnatale (DPN), contre 40 % du groupe contrôle. Selon l’analyse de régression, l’état de stress post-traumatique et la dépression anténatale sont plus prédictifs de la DPN chez le groupe contrôle, tandis que les antécédents dépressifs ne le sont que pour ce dernier. Globalement, les bébés du groupe clinique présentent des scores significativement supérieurs au BLR et inférieurs à l’ADBB par rapport au groupe contrôle, moins de retard psychomoteur (10% versus 40%) et de retrait relationnel (17,5% versus 40%). Nous n’avons pas trouvé de corrélation entre la DPN et les troubles chez l'enfant pour le groupe clinique contrairement au groupe contrôle.2) Lors de l’étude longitudinale du groupe clinique, nous avons noté une amélioration de la symptomatologie maternelle pour toutes les mesures de dépression et d’anxiété état. L’évolution maternelle positive se reflète aussi sur l’état des bébés : leurs scores à l’ADBB diminuent tandis que les scores au BLR augmentent de manière significative.