Thèse soutenue

Influence des caractéristiques environnementales et individuelles sur le niveau de stress basal, et conséquences, chez un grand mammifère, le chevreuil Capreolus capreolus

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Auteur / Autrice : Jeffrey Carbillet Malherbe
Direction : Hélène VerheydenEmmanuelle Fromont
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie, biodiversité et évolution
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences écologiques, vétérinaires, agronomiques et bioingénieries (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Comportement et Ecologie de la Faune Sauvage (Castanet-Tolosan)

Résumé

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Durant le siècle dernier, les évènements climatiques extrêmes et les modifications du paysage dues aux activités humaines ont grandement augmenté. Ces changements rapides et imprévisibles représentent de nouvelles pressions de sélection pour la faune sauvage, et peuvent menacer leur survie. Comprendre comment les animaux sauvages font face à ces perturbations et leurs conséquences sur les traits d'histoire de vie et la dynamique des populations est une étape nécessaire pour évaluer leur potentiel évolutif dans un monde changeant. Un mécanisme important permettant de s'adapter aux changements environnementaux est la réponse de stress, qui consiste en une suite de réponses physiologiques et comportementales ayant pour but de maximiser la survie immédiate. Un axe physiologique majeur de cette réponse est l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, qui déclenche la sécrétion d'hormones glucocorticoïdes. Parce que ces hormones régulent la mobilisation et la distribution de l'énergie, elles sous-tendent des compromis évolutifs entre des fonctions clés telles que l'immunité et la reproduction. Cependant, tous les individus ne répondent pas de la même manière aux situations de stress, menant à de grandes différences inter-individuelles. De plus, l'environnement naturel offre également des moyens de répondre au stress (e.g. présence de refuge). La diversité des patterns de stress dépend donc d'une interaction complexe entre variables environnementales et individuelles. L'objectif général de ma thèse était de comprendre les déterminants des différences inter-individuelles des niveaux de stress basal, et d'identifier des conséquences chez un mammifère longévif, le chevreuil Européen. Cette étude a analysé différentes mesures de stress et leurs liens avec les caractéristiques environnementales et individuelles, en combinant l'observation de trois populations sauvages et l'expérimentation sur des chevreuils captifs. J'ai trouvé que des indicateurs du niveau de stress (ratio N :L et métabolites fécaux des glucocorticoïdes [FCMs]) étaient répétables et associé à la réponse comportementale à la capture. Les niveaux de stress étaient également plus élevés durant les années de faible disponibilité en ressources. J'ai aussi trouvé que les FCMs des chevreuils augmentaient avec la proximité avec l'Homme, mais que cet effet était tamponné par des ajustements comportementaux tels que l'utilisation des forêts et l'adoption d'une activité nocturne. Deuxièmement, j'ai montré que les caractéristiques environnementales et individuelles étaient des déterminants du niveau de stress basal dès les premières semaines de vie. Le cortisol salivaire des faons était plus élevé quand ils étaient plus proche des structures anthropiques et présentaient un comportement actif face à la capture. Enfin, j'ai montré que la co-variation entre immunité et FCMs dépendaient des caractéristiques environnementales et individuelles.[...]