Thèse soutenue

Quand les instruments de participation reconduisent l'incapacité politique : le cas de la régulation sociale et environnementale des activités pétrolières en Équateur
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Auteur / Autrice : Guilhem Juteau-Martineau
Direction : Vincent SimoulinSylvia Becerra
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 28/06/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....)
Jury : Président / Présidente : Michèle Lalanne
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Simoulin, Sylvia Becerra, Denis Salles, Sophie Bretesché
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Salles, Sophie Bretesché

Résumé

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Dans cette thèse, nous étudions la régulation sociale (Reynaud, 1987, 1991) et environnementale des activités pétrolières en Amazonie équatorienne, à travers deux études de cas : les paroisses de Pacayacu et Dayuma, où l’exploitation pétrolière commence au milieu des années 1970. A partir des années 1990, une série de publications (Little, 1992 ; UPPSAE, 1992 ; Kimerling, 1993 ; CESR, 1994 ; San Sebastian, 2000) met en lien les activités pétrolières et différents impacts environnementaux, sanitaires et socio-culturels. Leur médiatisation oblige l’Etat et les entreprises pétrolières à adopter une série de normes sociales et environnementales. Récemment, une série d’instruments de participation politique institutionnalisée prétend intégrer les populations locales à la régulation environnementale des activités pétrolières. Dans cette thèse, nous étudions la mise en œuvre de ces normes et leurs effets sur les capacités des populations situées dans l’aire d’influence des activités pétrolières à réduire collectivement leur vulnérabilité globale (Wilches-Chaux, 1989). L’évolution historique de la vulnérabilité structurelle des populations, notamment économique et sociale conduit au détournement des normes environnementales de leur objectif premier (droit à un environnement sain) : d’un côté les populations acceptent la pollution en échange de faveurs économiques et sociales ponctuelles concédées par les entreprises ; d’un autre côté les entreprises acceptent de faire ruisseler une part des bénéfices pétroliers pour assurer la paix sociale. Nous montrons ainsi que, sous couvert de réforme, les nouveaux instruments (Lascoumes, Le Gales, 2012) remplissent une fonction de « socialwashing », de mise en scène de l’acceptation sociale des activités pétrolières par les populations dans l’objectif de produire un effet d’image (participation sociale) au service de la promotion de l’expansion de la frontière pétrolière sur de nouveaux territoires.