Thèse soutenue

La mort du héros dans le roman moderne en Europe : Léon Tolstoï, Thomas Mann, Marcel Proust, Virginia Woolf, Giuseppe Tomasi di Lampedusa

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Auteur / Autrice : Maria Maruggi
Direction : Pascal Dethurens
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 27/09/2019
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Configurations littéraires (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Juliette Vion-Dury
Examinateurs / Examinatrices : Emanuele Cutinelli-Rendina
Rapporteurs / Rapporteuses : Juliette Vion-Dury, Florence Godeau

Mots clés

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Résumé

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Ce travail a pour but d’étudier comment a été écrite la mort du héros dans La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï, Les Buddenbrook de Thomas Mann, Le Temps Retrouvé de Marcel Proust, Les Années de Virginia Woolf et Le Guépard de Tomasi di Lampedusa. La mort dans ces œuvres a ceci de particulier qu’elle s’inscrit dans la représentation de la fin d’un monde et dans un nouveau rapport du héros à sa propre finitude. Il s’agit d’établir quelles ont été les causes extérieures et intimes qui ont amené la vieille bourgeoisie et l’aristocratie au sentiment de leur propre perte et à la conscience du déclin, mais aussi de démontrer comment le récit de Tolstoï inaugure un nouveau rapport de l’homme moderne à la mort : autant il est question de l’angoisse que le héros ressent envers sa propre mort, autant il est également question du rapport à la mort de l’autre, exprimé par l’hypocrisie du deuil et l’indifférence à la mort d’autrui. Pour les écrivains, écrire le deuil signifie aussi faire un travail de deuil personnel par le biais de l’écriture. La mort a ses propres prodromes : la maladie et la vieillesse. Il s’agit donc de montrer également le nouveau rapport du héros à la médicalisation et l’originalité de la représentation de la vieillesse. Celle-ci, tout en nouant avec les thèmes classiques des vanitas ou des danses macabres, est réélaborée à travers une relecture moderne de ces thèmes, auxquels s’ajoute l’écriture de la monstruosité inhumaine du vieillir. Écrire la mort signifie en un sens percer son mystère, rendre par le langage l’insaisissable, l’“hapax” de la mort. Force est de démontrer enfin par ce travail comment écrire la mort signifie aussi la vaincre par l’immortalité que la littérature peut donner au travers de l’écriture, immortalité qui présuppose néanmoins le sacrifice que l’écriture impose aux écrivains.