Thèse soutenue

Impact d'un transfert monétaire et/ou d'un supplément nutritionnel pour la prévention du retard de croissance du jeune enfant en milieu rural au Mali : analyse d'un essai randomisé par clusters
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Auteur / Autrice : Laura Adubra
Direction : Yves Martin-Prével
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie clinique
Date : Soutenance le 19/11/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : NutriPass (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Karine Lacombe
Examinateurs / Examinatrices : Mathilde Savy, Florence Bodeau-Livinec, Hamadoun Sangho
Rapporteurs / Rapporteuses : Renaud Becquet, Sandrine Mesplé-Somps

Résumé

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En 2014, afin de réduire le retard de croissance chez les jeunes enfants en milieu rural à Kayes au Mali, le Programme Alimentaire Mondial a intégré à un programme nutritionsanté préexistant (SNACK) i) un transfert monétaire (TM) aux femmes enceintes et mères d’enfants de moins de deux ans et ii) une supplémentation nutritionnelle à base lipidique (LNS) aux enfants de 6-23 mois; sous condition de fréquenter les centres de santé pendant les 1000 premiers jours (de la conception aux 2 ans de l'enfant). Nous avons évalué l’impact de ces interventions sur la croissance des jeunes enfants, notre critère principal de jugement étant l’indice Taille-pour-Age moyen exprimé en z-scores (TA), ainsi que sur des indicateurs intermédiaires le long des chemins d’impact du programme. Un essai contrôlé randomisé en grappe a été mené, où 76 centres de santé ont été répartis dans 4 bras : 1) SNACK (comparaison), 2) SNACK+TM, 3) SNACK+LNS et 4) SNACK+TM+LNS. Nous avons comparé des échantillons transversaux d'enfants de 12-42 mois enquêtés avant (2013, n=5046) et en fin d’intervention (2016, n=5098). Malgré une amélioration de l’indice TA moyen et une prévalence du retard de croissance (TA< -2) en baisse entre 2013 et 2016 dans les bras 2 (35,6% vs. 31,8%) et 3 (34,6% vs. 29,5%), ces évolutions n’étaient pas statistiquement significatives comparativement au bras SNACK. La combinaison des 2 interventions n’a pas eu d’impact sur la croissance, mais a permis l’amélioration modeste de l’indice moyen Poids-pour-Taille (ß=+0.16 P<0,01). Dans les bras 3 et 4, le suivi de croissance des enfants et certaines connaissances des mères ont été significativement améliorés. Des données sur la mise en œuvre du programme ont identifié plusieurs freins à l’efficacité des interventions, notamment des délais d’approvisionnement et de distribution des intrants dû à des difficultés d’accès géographique, une surcharge de travail des agents de terrain, un montant insuffisant du TM, ainsi qu’un partage du LNS dans le ménage.