« Éléments pour la théorie du sentiment de puissance ». Affectivité et herméneutique de la puissance dans la philosophie de Nietzsche
Auteur / Autrice : | David Simonin |
Direction : | Emmanuel Cattin, Maria Cristina Fornari |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 04/12/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Università del Salento |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Métaphysique : histoires, transformations, actualité (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Büttgen |
Examinateurs / Examinatrices : Luca Lupo, Paolo Augusto Masullo | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Büttgen, Paolo D'Iorio |
Résumé
Le sentiment de puissance est un philosophème employé par Nietzsche depuis 1875 jusqu’aux derniers textes de 1888 ; quoique souvent méconnu, il s’agit d’un concept à part entière. Il est élaboré avant celui de volonté de puissance et n’est pas supplanté par celui-ci, contrairement à ce que la publication – posthume et falsifiée – de l’ouvrage éponyme à partir de notes éparses du philosophe, ainsi qu’une longue tradition de commentaires, ont pu laisser penser. Le présent travail constitue la première étude entièrement consacrée au concept de sentiment de puissance. L’attention portée sur ses évolutions au sein du corpus nietzschéen permet à la fois d’en faire ressortir les principaux enjeux, sans le plier systématiquement au cadre conceptuel de la volonté de puissance, et par conséquent de jeter une nouvelle lumière sur la volonté de puissance aussi, ainsi que sur l’articulation des deux à partir de leur genèse commune. Le sentiment de puissance représente une autre approche, alternative et complémentaire de la volonté de puissance, des phénomènes de puissance et d’impuissance en général. La notion de sentiment applique ce que nous appelons un prisme affectif et herméneutique aux relations de puissance : toute puissance, personnelle ou extérieure à l’individu, est sentie et interprétée, de manière plus ou moins adéquate ou erronée, et selon des modalités diverses dont Nietzsche dresse tacitement la typologie. Ainsi entendu, le sentiment de puissance permet d’évaluer à nouveaux frais l’ensemble de la compréhension nietzschéenne du monde conçu comme rapports de forces, ainsi que les concepts clés de sa philosophie.