Thèse soutenue

Religion et maladie dans le récit de fiction de la seconde moitié du XIXe siècle

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Auteur / Autrice : Émilie Sermadiras
Direction : Pierre Glaudes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 05/06/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Françoise Melmoux-Montaubin
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Compagnon, Éléonore Reverzy, Jean-Marie Seillan
Rapporteurs / Rapporteuses : Éléonore Reverzy, Jean-Marie Seillan

Résumé

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Cette thèse se propose d’étudier les récits de fiction de la seconde moitié du XIXe siècle qui illustrent l’idée selon laquelle la « maladie est l’état naturel du chrétien ». Les affinités électives entre religion et pathologie intéressent à la fois les auteurs réalistes et naturalistes (Émile Zola, les Goncourt, Alphonse Daudet, etc.) qui envisagent la croyance dans une perspective polémique de démystification, voire de médicalisation ; et les écrivains catholiques (Barbey d’Aurevilly, Léon Bloy, J.-K. Huysmans, Émile Baumann) qui remotivent le sens spirituel des afflictions physiques. La mise en regard d’œuvres rassemblées autour d’une unité thématique – le spectacle d’un croyant malade – mais relevant d’esthétiques et de courants de pensée dissemblables permet d’étudier la manière dont la représentation littéraire cristallise les débats de l’époque au sujet du christianisme, tout en faisant émerger des problématiques communes à des auteurs que la critique a coutume d’envisager sous l’angle restrictif de leurs oppositions. Il s’agit de mettre en lumière les relations d’influences réciproques entre des écrivains qui, par-delà leurs divergences, fondent leur représentation du religieux sur un même imaginaire pathologique et sur une même poétique de l’incarnation. Ce travail entend montrer comment le renouvellement du sentiment religieux – que ce soit dans une perspective apologétique ou au contraire critique – passe par une écriture du corps souffrant, malade ou en proie à des troubles psychophysiologiques mystérieux. Ce dernier est le lieu et l’enjeu d’une réflexion sur la foi, sur le système de pensées et de croyances du christianisme et sur les institutions ecclésiastiques.