Thèse soutenue

Collections anatomiques en oto-rhino-laryngologie : intérêt scientifique et tensions éthiques

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Auteur / Autrice : Nadia Benmoussa
Direction : Philippe Charlier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, anthropologie, démographie
Date : Soutenance le 28/06/2019
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'Homme et de la société (Sceaux, Hauts-de-Seine ; 2015-2020)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire du droit des affaires et des nouvelles technologies (Guyancourt, Yvelines) - Laboratoire de Droit des Affaires et Nouvelles Technologies / DANTE
établissement opérateur d'inscription : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Djillali Annane
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Charlier, Djillali Annane, Bernard Devauchelle, Antoine Balzeau, Patricia Deps, Jean-Paul Markus
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Devauchelle, Antoine Balzeau

Résumé

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Les collections anatomiques de la tête et du cou correspondent à l’ensemble de pièces issues des musées archéologiques ou de sciences naturelles regroupées à des fins d’études. Le statut de ces collections est ambigu car il s’agit de restes humains mais également de pièces muséographiques. L’objectif de cette thèse est donc de montrer l’intérêt scientifique de l’étude de ces collections grâce à un corpus d’articles, et d’aborder les enjeux éthiques et les textes juridiques qui encadrent ces prélèvements.L’étude scientifique des restes humains de la tête et du cou permet l’amélioration de nos connaissances de l’histoire naturelle des maladies : épidémiologie, co-infections, évolutions des pratiques médico-chirurgicales. Cette thèse confirme que nous ne pouvons pas dénaturer ou détruire ces collections dans le simple but scientifique et que la mise à disposition scientifique du cadavre humain est loin d’être acceptée par tous. Il faut d’une part mettre en place et rendre acceptable statutairement la recherche en science fondamentale sur des restes humains et légaliser la constitution de collections permettant de faire progresser la recherche. Les dispositions de la loi relative aux collections d’échantillons biologiques humains ne s’appliquent pas de façon explicite aux collections à visée pédagogique ni aux collections muséologiques à caractère historique. A l’heure actuelle, chaque institution a le pouvoir de faire vivre ou non ces collections, soit avec une attitude plutôt conservatrice en limitant les études, soit plutôt dynamique en promouvant les recherches sur ces pièces. Forcé d’admettre qu’il y a peu d’attention portée à ces collections ; sans actions elles conduiront à l’abandon, mais s’intéresser aux morts c’est avant tout chercher à comprendre le vivant et avoir une meilleure connaissance de ce que nous sommes. Ces collections permettent de transmettre un héritage à nos descendants et nous avons un rôle de gardien vis à vis d’elles.On le voit, statuer en la matière est pour l’instant impossible. Il existe une richesse et une multiplicité des situations, chaque cas est unique et avec son propre parcours. Il n’est donc pas possible d’envisager une prise en charge idéale, et seule une collégialité d’experts peut permettre de décider du devenir de ces restes ou de prendre position vis à vis de leur exploitation scientifique, dans le respect des lois de bioéthiques et de la personne humaine en générale. La mise en place d’un réseau national avec la mise en place de partenariats et d’échanges est l’une des clefs des succès à venir.