Sortir de la caverne, entrer dans la grotte : étude épistémologique sur l’art paléolithique et la préhistoire, au carrefour des sciences naturelles et humaines - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

Out of the cavern, into the cave : an epistemological study on palaeolithic art and prehistory, where sciences of nature and humanities meet

Sortir de la caverne, entrer dans la grotte : étude épistémologique sur l’art paléolithique et la préhistoire, au carrefour des sciences naturelles et humaines

Résumé

Ever since Plato’s allegory the practice of philosophy has traditionally been linked to stepping out of a cavern. What this work aims at doing is to go in the very opposite direction, by examining with a philosophical approach the caves and ornamented artefacts which men ventured into and used in Europe before the end of the last ice age. This particular issue cannot be tackled without defining first what the sciences of prehistory consist in, as they can’t be confined to the study of what happened before the beginning of history. Another important issue to address is that of the unity of what has been labelled « Palaeolithic Art ». However, the double challenge laid down by the discovery of that form of art must be reckoned with, beyond all those conceptual considerations. Indeed, it has enabled researchers to ponder about man’s identity and origins on the one hand, and about what makes sciences of prehistory stand out from other scientific fields, and how they relate to those other sciences on the other hand. As regards the first question under scrutiny, the discovery of fossil men made it increasingly possible throughout the 19th century to consider that they lived at the same time as some now extinguished animal species, but the discovery of their artistic work raised initially a lot of controversy. However, it revealed then that those men had a sense of aesthetics, some spiritual abilities, and that they were, in a nutshell, fully-fledged human beings. As for the second issue, Palaeolithic Art has made the blurred status of research on prehistory both more blatant and more tangible, as such research intertwines various sciences, especially those of nature and Humanities. A deeper examination of the approaches and practices of researchers on prehistory shows that that field of studies can be considered as an experimental one, where different scientific model systems are driven to merge. Yet, the scientific approach of prehistory implies an underlying conception of mankind and sciences, which was challenged in the last decades of the 20th century, when new paradigms were introduced by naturalised anthropology. Since they stand at the junction point of sciences of nature and Humanities, the studies on Palaeolithic Art offer the opportunity to get a privileged insight into various ways to see the world, to understand mankind, and to define the principles of sciences.
L’entreprise philosophique est traditionnellement associée depuis Platon à la sortie de la caverne. Nous nous proposons ici d’adopter l’itinéraire inverse, en interrogeant philosophiquement les grottes et les éléments de mobilier ornés par les hommes qui ont vécu en Europe avant la fin de la dernière glaciation. Cet objet singulier invite d’abord à réfléchir sur la définition de la science préhistorique, qui ne peut être assimilée à l’étude de ce qui précède l’histoire, et sur l’unité de ce qui a été nommé « art paléolithique ». Cependant, au-delà de ces considérations conceptuelles, il convient de prendre acte du double défi dont a été porteuse la découverte de cet art au XIXème siècle. Elle a en effet permis de questionner, d’une part l’identité et l’origine de l’homme, et d’autre part l’unité de la discipline préhistorique, ainsi que sa place dans le champ des sciences. Concernant le premier point, si les interrogations autour de l’existence de l’homme fossile avaient progressivement permis, au fil du XIXème siècle, de le penser contemporain d’espèces animales disparues, la découverte de ses œuvres artistiques, initialement controversée, a fait apparaître ses aptitudes esthétiques, ses capacités spirituelles, et finalement sa pleine humanité. Pour ce qui est de la seconde question, l’art paléolithique a radicalisé et rendu tangible la situation instable des études préhistoriques, au carrefour de plusieurs sciences à la fois naturelles et humaines. L’analyse des discours et des pratiques des préhistoriens montre ainsi que ce terrain de recherche peut être considéré comme un laboratoire où se rencontrent différents modèles scientifiques. Cependant, la conception de l’homme et de la science véhiculée par la préhistoire s’est trouvée, dans les dernières décennies du XXème siècle, remise en question par de nouveaux paradigmes d’anthropologie naturalisée. À l’intersection des sciences naturelles et des sciences humaines, les études portant sur l’art paléolithique s’avèrent ainsi offrir un poste d’observation privilégié sur les rapports entre plusieurs manières de voir le monde, de comprendre l’homme, et de définir les principes de la science.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03002253 , version 1 (12-11-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03002253 , version 1

Citer

Ségolène Lepiller. Sortir de la caverne, entrer dans la grotte : étude épistémologique sur l’art paléolithique et la préhistoire, au carrefour des sciences naturelles et humaines. Philosophie. Université Paris sciences et lettres, 2019. Français. ⟨NNT : 2019PSLEE044⟩. ⟨tel-03002253⟩
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