Thèse soutenue

Modèles d'évaluation des actifs financiers, anomalies et notation extra-financière
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Auteur / Autrice : Marc Desban
Direction : Souad Lajili Jarjir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 02/12/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil) - Institut de Recherche en Gestion / IRG
Jury : Président / Présidente : Patrick Roger
Examinateurs / Examinatrices : Souad Lajili Jarjir, Pascal Grandin, Marie Lambert, Gaëlle Le Fol
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Grandin, Marie Lambert

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les prix des actifs financiers reflètent-ils toutes les informations antérieures ainsi que toutes celles qui sont publiques ? La théorie de l’efficience informationnelle, dans une forme semi-forte (Fama, 1970), stipule que les prix des titres représentent, à tout moment, leurs valeurs intrinsèques respectives. Tester cette théorie impose de recourir à un modèle de formation des prix, le MÉDAF. Seulement, ce modèle, dans un contexte empirique, n'explique pas des portions significatives des rentabilités : les anomalies. Que conclure ? S’agit-il d’un modèle mal spécifié ou bien d’un modèle valide qui, dans ses échecs, indique que les marchés sont inefficients ? Fama et French (1992) avancent que le risque d’un actif est une combinaison de plusieurs facteurs de risque. Les anomalies de marché, selon ces auteurs, n’existent pas. Elles résultent de l’omission de facteurs de risque qui influencent la formation du prix que le seul beta du marché ne capture pas. Les auteurs formalisent un modèle à trois (1993) puis à cinq facteurs empiriques (2015) afin d’expliquer l'intégralité des rentabilités ex post en séries chronologiques ainsi qu'en coupe transversale. C’est dans cette démarche que ce travail de thèse s’inscrit. Malgré leurs carences en fondements théoriques, les modèles ad-hoc peuvent-ils gagner une forme de légitimité en intégrant un contenu informationnel large et en apparaissant comme des solutions pertinentes et efficaces pour l'estimation du risque des actifs financiers. À partir d'un échantillon français de 1 163 titres sur la période 1990-2016 et d'un échantillon européen de 12 144 actions entre 2002 à 2015, trois études empiriques sont produites. La première interroge le caractère généralisable des modèles multifactoriels à l'échelle nationale et plus précisément à destination du marché hexagonal. La seconde étude cherche à s'affranchir des limites du MÉDAF en ajoutant les co-moments d'ordres trois et quatre dans les combinaisons de facteurs testés. Dans un axe de généralisation du MÉDAF, le caractère asymétrique (co-skewness) et leptokurtique (co-kurtosis) des distributions de rentabilité constitue-t-il un apport informationnel susceptible d'expliquer les anomalies de marché rendant, par voie de conséquence, les primes de risque caduques ? Dans un troisième essai portant sur le marché européen, nous testons l'hypothèse selon laquelle la notation extra-financière constitue une information publique intégrée dans les cours. Dans ce contexte régional, quid de la capacité des modèles multifactoriels à intégrer une dimension du risque associé à la notation extra-financière. Nous montrons que la notation extra-financière portant sur les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) approxime un contenu informationnel perçu par les investisseurs comme un facteur de risque. En cela, les modèles ad-hoc montrent une capacité explicative supérieure à celle du modèle de marché. Ils permettent d'intégrer des contenus informationnels larges et disparates non captés par le beta et trouvent en cela une forme de légitimité dans l'estimation du risque des actifs financiers.