Thèse soutenue

Conséquences des interactions entre les virus entériques humains et la matière organique sur la persistance virale, l’efficacité de traitements de désinfection et l’évolution des populations virales

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Auteur / Autrice : Prunelle Waldman
Direction : Françoise Lucas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et Techniques de l'Environnement
Date : Soutenance le 25/11/2019
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains - Laboratoire Eau Environnement et Systèmes Urbains / LEESU
Jury : Président / Présidente : Pierre Le Cann
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Lucas, Gaël Belliot, Tamar Kohn, Valérie Caro, Patricia Albanese, Sébastien Wurtzer, Laurent Moulin
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Le Cann, Gaël Belliot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les virus entériques sont l’une des premières causes de gastro-entérites d’origine hydrique. Ils sont excrétés en grand nombre dans les selles et ne sont pas éliminés par les stations de traitement des eaux usées, dont les effluents sont la principale source de contamination des ressources hydriques, qui sont parfois utilisées pour la production d’eau potable. Ces virus sont particulièrement résistants aux traitements de désinfection, et leur génome est parfois détecté dans l’eau potable produite. Il a récemment été démontré que des interactions avec le microbiote intestinal au sein de l’hôte favorisent l’infectivité, pathogenèse et la stabilité de certains virus entériques (entérovirus, norovirus). Dans les milieux hydriques, ils peuvent se retrouver au voisinage d’une grande diversité d’éléments biotiques ou abiotiques, particulaires ou dissous, qui pourraient avoir des conséquences sur leur survie. Ces travaux apportent de nouveaux éléments de réflexion concernant les conséquences des interactions entre la matière organique et les virus entériques sur leur persistance dans les environnements hydriques et l’efficacité de traitements d’inactivation. L’impact de plusieurs composants microbiens sur l’inactivation de quatre sérotypes d’entérovirus a été analysé. D’importants effets protecteurs, ont été mis en évidence dans le cas des traitements d’inactivation ciblant la capside virale (chaleur, chlore). Un effet sérotype-dépendant a de plus été démontré. Dans un deuxième temps, il a été montré que la matière organique dissoute hydrophobe des eaux de surface confère au Coxsackievirus B5 une protection vis-à-vis de la chaleur en stabilisant la capside. La persistance des interactions avec la matière organique dissoute s’est révélée être liée à son hydrophobicité. Enfin, une expérience d’évolution virale sous pression de sélection thermique a révélé que les interactions des virus avec leur environnement participent à la dynamique d’évolution des espèces virales en favorisant leur stabilité génomique. Ainsi l’interaction avec le lipopolysaccharide entraine une levée de la pression de sélection exercée par la température. L’ensemble des résultats indique que la capacité des entérovirus à interagir avec certains types de matières organiques est susceptible d’augmenter leur persistance dans les milieux hydriques et au cours des traitements de désinfection, leur conférant dans certaines conditions un avantage sélectif. Les connaissances acquises sur l’inactivation virale en milieu hydrique pourraient donc surestimer les abattements viraux réels, et nécessiteraient peut-être d’être revisitées en prenant en compte l’existence de telles interactions.