Thèse soutenue

Qu’est-ce qu’une victime ? : la question du sujet chez Dussel et Foucault vis-à-vis de la justice réparatrice en Colombie

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Auteur / Autrice : Luz María Lozano Suarez
Direction : Patrice Vermeren
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 23/10/2019
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoires d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie
Jury : Président / Présidente : Stéphane Douailler
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Marcos, Marcelo Sergio Raffin
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Cuillerai, Amalia Boyer

Résumé

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L’intention de Dussel est très éloignée de la philosophie foucaldienne, puisqu’il aspire à concevoir une Éthique et une Politique de la Libération ayant une validité universelle. Foucault n’a jamais envisagé d’établir une loi, une théorie ou une formule qui puisse servir aux autres pour penser la liberté que, cependant, il définit comme la condition ontologique de l’éthique. Les analyses de Foucault seraient une problématisation de certains concepts de la Philosophie de la Libération de Dussel, par leur caractère universalisant. Mais le point de départ des deux auteurs est le même, la critique de la subjectivité moderne et de toutes les catégories qu’elle apporte avec elle. La problématique centrale de cette recherche a consisté à présenter les conditions de possibilité d’une pensée du sujet victime à partir de Foucault, en reprenant l’hypothèse du philosophe de la Libération, selon laquelle à partir des développements de Foucault, nous pouvons dévoiler les victimes exclues par le système. Foucault ne traite pas l’idée de victimisation, simplement il prend en considération l’expérience de l’exclusion et de la ségrégation sociale. Or, si on regarde de près cette expérience violente, considérée par l’auteur français comme le sacrifice de quelques individus par l’État, on peut l’appeler victimisation. Aujourd’hui, la victime a été reprise par les discours politique, juridique et économique dans lesquels les sciences humaines sont chargées de rédiger les rapports de la normalisation. La victime est vue sous la gouvernementalité néolibérale et sa subjectivation. Le cas de la justice réparatrice des victimes du conflit armé colombien nous permet de montrer cette actualité.