Thèse soutenue

Les tragi-comédies de Georges de Scudéry, un théâtre donné à voir : l’œil entre le monde, le spectacle et la peinture
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Auteur / Autrice : Pierre-Louis Rosenfeld
Direction : Gilles Declercq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Pierre Civil
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Declercq, Pierre Civil, Jean-Claude Vuillemin, Sylvaine Guyot

Résumé

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Une des composantes du théâtre est ce que, dans la Poétique, Aristote nomme opsis : le spectacle, le donné à voir. Dans le premier XVIIe siècle, un genre et un auteur permettent d’illustrer cette composante. Sous le règne de Louis XIII et le gouvernement de Richelieu, la tragi-comédie est à la mode et se caractérise par sa dimension spectaculaire. Parmi les auteurs qui pratiquent ce genre et défendent sa spécificité, Georges de Scudéry en est un des plus prolifiques et de plus s’intéresse de près à la peinture, art de la vision par excellence. Notre étude porte sur la construction du regard spectatorial dans les tragi-comédies de Georges de Scudéry. Quatre aspects sont examinés : le rapport qui existe entre les tragi-comédies et l’actualité à travers un imaginaire commun, les ressorts du spectaculaire tels qu’énoncés par les théoriciens et les auteurs dramatiques des années 1630, la manière dont Scudéry donne à voir ses pièces, enfin trois traits de sa dramaturgie (le suspense visuel, la circulation des regards, la référence à la peinture). Le prologue examine une scène fondatrice du règne de Louis XIII, le « coup de majesté » d’avril 1617 qui amena le roi effectivement au pouvoir. Cette scène fut d’abord répétée, puis dansée devant la cour, enfin exécutée pour de bon avec la mort des époux Concini. Mais ce n’était pas fini, le théâtre s’en empara et continua de la jouer. La première partie s’intéresse aux événements emblématiques du règne de Louis XIII et du gouvernement de Richelieu, et analyse les reflets qu’il ont pu laisser dans la production dramatique de l’époque, notamment dans les tragi-comédies. La deuxième partie établit un inventaire des différentes formes de spectacle qui avaient cours à cette période et les commentaires qu’elles ont suscités. La troisième partie analyse la dimension spectaculaire des tragi-comédies de Scudéry, d’abord à partir des didascalies, puis selon quatre critères (le sujet de la pièce et sa référence au monde, le dispositif visuel mis en place, les initiatives visuelles qui émanent du spectacle, l’expérience du risque à laquelle rend sensible le spectacle), enfin à travers les frontispices des éditions. La quatrième partie examine dans le donné à voir ce qui est non plus lié à la surprise, mais à l’approfondissement de la vision sous trois aspects : la mécanique visuelle du suspense, la circulation du regard et ses fonctions (admirer, exercer le pouvoir, connaître), les références à l’univers de la peinture et l’usage de techniques picturales (portrait, paysage).