Thèse soutenue

Naissance du moderne régime de mobilité : politique de l'identification en France (1770-1880)

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Auteur / Autrice : Martino Sacchi Landriani
Direction : Vincent DenisRaffaele Laudani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 26/03/2019
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Università degli studi (Bologne, Italie)
Jury : Président / Présidente : Raffaele Laudani
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Denis, Sandro Mezzadra, Paolo Napoli
Rapporteurs / Rapporteuses : Alessandro Stanziani, Judith Revel

Résumé

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Cette recherche vise à tracer une généalogie des rationalités de gouvernement et d’identification de la mobilité du travail dans la France métropolitaine et coloniale du XIXème siècle. Gouverner la mobilité ne comporte pas un pouvoir simplement coercitif, mais plutôt un certain degré de liberté nécessaire à canaliser et orienter la circulation des individus. Plus précisément, la thèse analyse l’histoire du livret ouvrier en tant que révélateur administratif des tensions qui accompagnent la configuration, la crise et la reformulation du contrat civil classique en France. Par cette technologie d’identification on retrace aussi la genèse globale des notions historiques de travail libre, esclavage et domesticité, dont on suit les métamorphoses à la lumière des politiques de la mobilité après l’abolition de l’esclavage. Les derniers chapitres considèrent la naissance de l’État Providence et des nouvelles pratiques d’identification, telles que l’anthropométrie et les empreintes digitales, en tant que reformulations historiques du problème à la base de notre recherche : comment contrôler la force de travail sans insérer une coercition illégitime sur les corps qui en sont les porteurs? La généalogie du régime de mobilité montre la nécessité paradoxale du libéralisme de cycliquement relancer un projet universel (la généralisation de la personne juridique) afin de pouvoir définir des hiérarchies en son sein (multipliant les statuts par lesquelles l’accès à l’usage de la liberté est filtré). À partir de cette complication on peut repenser le rapport entre souveraineté, État et marché mondial.