Thèse soutenue

Interactions sol-plante au sein d'une culture associée céréale-légumineuse et effets sur le fonctionnement du sol

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Auteur / Autrice : Ana Beatriz De Oliveira
Direction : Philippe HinsingerÉdith Le Cadre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie Fonctionnelle et Sciences agronomiques
Date : Soutenance le 05/12/2019
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Écologie fonctionnelle et biogéochimie des sols et agrosystèmes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Françoise Binet
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Hinsinger, Édith Le Cadre, Iñigo Virto, Annette Bérard, Aurélie Metay
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Binet, Iñigo Virto

Résumé

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Dans un contexte de changement climatique et de nécessaire transition agro-écologique des agroécosystèmes, la diversité végétale est un levier important pour remplacer les intrants synthétiques par des régulations biologiques. Les associations céréales-légumineuses sont un des moyens d’augmenter la diversité végétale au sein des parcelles agricoles. Dans ce type de systèmes, les boucles de rétroaction entre le sol et les cultures associées sont méconnues, notamment par la complexité des processus pouvant se dérouler dans la zone de sol influencée par les racines, la rhizosphère, sous influence des ressources du sol affectant les interactions entre plantes. Dans ce contexte, la disponibilité de l’azote (N) pourrait modifier les interactions entre le sol et les cultures associées. Cette thèse avait donc pour objectif (i) d’évaluer si l’effet rhizosphère d’une association céréale-légumineuse peut être modifié par un gradient de N, et (ii) si un effet différentiel d’héritage (plant legacy) des associations sur le fonctionnement microbien des sols est perceptible à court terme, en considérant la réponse des microorganismes du sol à un stress thermique. Pour répondre à ces objectifs, le blé tendre (Triticum aestivum) et le lupin blanc (Lupinus albus) ont été cultivés seuls ou en association en condition contrôlées avec 3 niveaux de N minéral à partir d’un sol méditerranéen. Nos résultats ont montré que notre gradient de N a eu un effet significatif sur quelques paramètres de la rhizosphère de l’association blé-lupin, comparativement aux cultures pures. Au cours d’un cycle de culture, l’association blé-lupin a été capable de maintenir voire d’améliorer le fonctionnement du sol, comparativement à l’une des deux cultures pures, même dans les conditions les plus fertilisées. Ce travail a mis en exergue que les processus rhizosphériques ayant lieu au sein de l’association blé-lupin sont à l’origine des effets observés, montrant l’importance du compartiment rhizosphère pour produire des effets d’héritage positifs (positive plant legacy effects), pouvant s’étendre au sol entier, une fois les plantes récoltées. Nous avons également montré que l’effet d’héritage produit à court terme par l’association peut également se traduire par une meilleure stabilité d’activités microbiennes liées aux cycles du carbone et de l’azote, face à un stress thermique. Enfin, les résultats de cette thèse suggèrent que les effets d’héritage positifs à court terme peuvent être un levier d’adaptation des agroécosystèmes méditerranéens au changement climatique sous conditions d’une gestion de la fertilisation adaptée.