Thèse soutenue

Effets des politiques sectorielles d’innovations sur les interactions systémiques pour une transition technologique dans l’agriculture et l’alimentation : Cas des filières agri-alimentaires de la Banane plantain et du Porc en Côte d’Ivoire

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Auteur / Autrice : Euphrasie Angbo Kouakou
Direction : Ludovic TempleAlexandre AssemienMaryline Kouba
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Économiques
Date : Soutenance le 28/02/2019
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro en cotutelle avec Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (Yamoussoukro, Côte d'Ivoire)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : INNOVATION - Innovation et développement dans l'agriculture et l'agro-alimentaire, Montpellier SupAgro
Jury : Président / Présidente : Denis Requier-Desjardins
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Temple, Alexandre Assemien, Maryline Kouba, Denis Requier-Desjardins, Zié Ballo, Bernadette Dia kamgnia, Eugénie W. H. Maïga
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Requier-Desjardins, Zié Ballo

Résumé

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La politique de développement agricole de la Côte d’Ivoire est structurée depuis les années 2010 avec l’appui technique et financier des bailleurs de fonds par le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO). Ce programme a accompagné la mise en œuvre de la politique agricole jusqu'en 2016 avec pour objectif l’accroissement de la productivité agricole à travers l’introduction de technologies tout en favorisant l’émergence de dynamiques territorialisées. Il s’est réalisé à partir de la structuration d’une politique d’innovation basée sur des transferts technologiques qui s’appuient sur des dispositifs de service à l’innovation tels que les plateformes et des interprofessions, pour créer des cadres de collaboration et de coopération nécessaires entre les acteurs de la recherche et de l’innovation. Dans ce contexte, notre thèse a consisté à analyser les effets de ces politiques sectorielles d’innovations technologiques sur les interactions systémiques entre communautés d'acteurs, en vue d’améliorer leur efficacité dans les mécanismes de développement des filières agri-alimentaires. Deux filières parmi les spéculations prioritaires pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire de la Côte d’Ivoire à savoir le plantain et le porc, ont été sélectionnées comme application de cette analyse. Le cadrage méthodologique de notre thèse s’appuie sur trois étapes que sont la revue documentaire, les enquêtes qualitatives institutionnelles à dires d’experts réalisées en Côte d’Ivoire et en France, et des enquêtes quantitatives transversales menées en Côte d’Ivoire auprès des agriculteurs de plantain de Soubré et d’Agboville et des éleveurs de porcs à la périphérie d’Abidjan et à Korhogo. Ce cadrage a pour spécificité l’articulation des approches qualitatives d’analyse systémique avec des approches quantitatives économétriques pour caractériser l’adoption d’inventions (cultivars améliorés et races pures) par des producteurs locaux. La validation des hypothèses de recherche structure trois résultats principaux. Premièrement, cette thèse démontre qu’en Côte d’Ivoire, le changement technologique dans l’agriculture nourricière résulte d’une hybridation des bases de connaissance entre communautés d’acteurs à travers une mise en système des trois niveaux que sont la niche, le régime et le landscape. Ce résultat se base sur l’élaboration d’une trajectoire technologique chronologique dans les sous-secteurs d’étude. Deuxièmement, les résultats font apparaître que l’hybridation des bases de connaissances techniques (firmes étrangères) et scientifiques (recherche nationale) est structurée par des mécanismes d’apprentissage et de renforcement des capacités à innover sectoriel à travers des processus de coévolution des dimensions de l’innovation, et surtout la demande des firmes de l’amont ou de l’aval, dépendamment des sous-secteurs (culture ou élevage). Troisièmement, l’adoption d’une invention par les producteurs reposent sur la capacité sectorielle à combiner l’hybridation des ressources générées par des transferts technologiques (exogènes) et celles des ressources générées par les spécificités territoriales (endogènes) à travers un mécanisme d’accompagnement par des dispositifs institutionnels locaux et aussi la prise en compte des caractéristiques microéconomiques du producteur. Il ressort par conséquent que pour contribuer à une meilleure mise en œuvre des politiques sectorielles agri-alimentaires, il est nécessaire de soutenir les politiques publiques qui conduisent à une intégration systémique des dynamiques d’innovations (institutionnelles, organisationnelles et technologiques) permettant ainsi de structurer les interactions entre catégories d’acteurs et d’améliorer leur efficacité dans l’atteinte des priorités du développement agricole, notamment la structuration du marché intérieur à la recherche d’une sécurité alimentaire souveraine.